Kaédi : LE CNRADA,vers la descente fatale

(Crédit photo : anonyme)

De la recherche, on en parle au CNRADA (centre National de recherche Agronomique et de Développement Agricole) qui a pour mandat d’assurer, d’organiser, d’exécuter et diffuser tous les travaux de recherche intéressant l’agriculture et la promotion des productions agricoles.

De la recherche, un bien précieux qui permet d’orienter les politiques agricoles, assoir une expertise dans le domaine pour mieux rentabiliser les spéculations agricoles à travers une stratégie semencière des plus performantes adaptée à notre environnement.

Le CNARADA dont l’histoire remonte au-delà des indépendances est crée par décret n°74/208/PR du 07 Novembre 1974, précédé en cela par la création de la station expérimentale de Rindiaw qui fut depuis lors l’un des laboratoires qui marqua l’âge d’or de l’institution par la valorisation du potentiel variétal en matière de fruits et de légumes. le CNRADA, par l’importance et le volume des services qui lui sont conférés, s’interesse aux programmes suivants :

• Programme irrigué

• Programme oasien

• Programme Sylvio-pastoral

• Programme pluvial –décrue

• Programme périurbain

Tous ces programmes appuyés par des services qui vont du machinisme agricole aux semences et plants en passant par l’agroéconomie, la pédologie et fertilisation et la protection des végétaux entre autres. Par son importance stratégique dans la recherche – action, le CNRADA gère dix stations de recherche repartis entre le Gorgol (82 Ha),le Trarza( 14 Ha) l’Assaba –Nouakchott(Ten soueilim).

Même si les trois laboratoires dont il dispose sont in opérationnels faute d’équipement ,on peut noter tout de même certains acquis diront les experts , à travers l’introduction des variétés performantes de céréales ,légumes ,légumineuses, fruitières ,oléagineuses adaptées et mises à la disposition des producteurs, aussi par l’étalement de la production maraichère obtenu grâce à un choix variétal judicieux et des techniques culturales appropriées combinées aux techniques d’irrigation adaptées (goutte à goutte, tuyaux à vannette système californien) sans compter la mise au point des méthodes pratiques de lutte contre la sésamie sur le sorgho et le maïs.

Au regard de la présentation et bilan des activités 2011 présentés en Juin 2012 le CNARADA a connu, selon les résultats présentés un dynamisme au niveau des activités techniques sur toutes ses stations .Dans cette lancée ,la production des semences de pré base de riz (hivernage 2011)a connu une production de plus de 1600Kg mise à disposition des établissements pour multiplication, en même temps que le renouvellement de 3 souches de semences de riz(sahel 108,202et 201) dont 16 variétés sont proposées à l’homologation.

Tandis qu’ à Sylla la multiplication de 71 écotypes locaux de sorgho , de mais et de niébé sont réalisés ;à la station pilote de Rosso qui sert de champ –école et de production de paddy les résultats obtenus s’avèrent probants .Aussi s’appuyant sur un partenariat avec l’Organisation Non Gouvernementale Action Contre la Faim(ACF)et la collaboration avec la FAO ,la production de semence a connu un bon qualitatif avec AFRICA RICE qui porte sur 19 variétés prometteuses pour une évaluation et caractérisation qui précédent le processus d’homologation.

NECESSAIRE REORGANISATION

Alors que les ressources humaines sont évaluées à 128 personnes dont 20% de chercheurs et techniciens le reste formé de personnel de soutien.Le CNARADA connait des problèmes structurels d’organisation pour bien se positionner en terme de leader dans le champ d’expérimentation agricole.

En effet avec autant d’expérience la structure souffre en plus des problèmes de ressources humaines de qualité et en nombre suffisant pour mieux porter les changements qualitatifs de ces différents programmes, elle a besoin de renforcer sa crédibilité dans un partenariat organique qui place ces préoccupations au cœur de la problématique de ces compétences.

Aussi les conditions du personnel restent tributaires d’une situation récurrente relative à la restauration des indemnités pour le personnel actif, aux salaires impayés, au règlement des arriérés et à la régularisation des situations par rapport à la CNSS et CNAM pour l’année 2012.tous ces couacs montrent assez bien que l’institution ne peut seulement de se draper d’un prestige quasiment effrité et moins soutenu par une faiblesse budgétaire qui ne peut en aucun cas faire de la recherche –action une vocation nationale voire régionale ou sous régionale.

L’ambition risquerait d’être limitée d’autant que des voyages d’échanges qui pourraient contribuer à la mise à niveau des recherches sont absents des programmes tout comme des publications scientifiques sérieuses qui pourraient extirper le CNRADA de son ghetto .Au regard de l’importance de cet outil de recherche qui ne respire aujourd’hui que par la persévérance et la témérité de quelques cadres ,le conseil d’administration ,se doit de prendre « toute la responsabilité pour lui donner un nouveau souffle » dit ce cadre au crépuscule de sa retraite sinon « la perte de ce joyau quoique agonisant » renchérit –il d’une voix rouillée porterait un coup fatal à plusieurs années d’efforts non compris et marginalisés.

Biry Diagana, CP Gorgol

Source  :  Le Calame le 17/08/2012

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