C’est généralement en cette période de fin juillet- début août que le gouvernement mauritanien s’adjuge le droit de partir en deux vagues successives dans ses vacances annuelles loin des méandres politiques et de la monotonie administrative
notamment des routinières réunions hebdomadaires du conseil des ministres et de leur lot régulier de projets de loi difficiles à décrypter pour le citoyen lamba. Mais, des facteurs multiples dont l’appel lancé par le président de la république à ses ministres pour revaloriser le terroir en s y investissant quand le temps le permetet l’effervescence grandissante de l’opposition exigeant le rahil du chef de l’Etat, conduiront-ils le gouvernement à tâter plutôt le terrain politique local ou à privilégier un repos hors du pays ?
Le gouvernement se prépare à prendre ces jours-ci ses congés annuels mérités après 12 mois d’activités sans répit loin du terroir qui dans le macrocosme politique mauritanien joue un rôle important dans l’ascension de ses fils dans les hautes fonctions de l’Etat. Jusqu’à l’heure, l’opinion n’est pas encore édifiée sur la destination de ministres au cours de ce congé où ils préfèrent souvent aller à l’étranger avec madame et les enfants, pour être totalement coupés du pays et pour gouter à un repos pas toujours à la portée de main. Mais, ces vacances passées à l’extérieur ne seraient pas du gout du président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz pour deux raisons fondamentales. La première est que les ministres doivent aller dans leur fief pour contribuer au développement local de leur terroir. La seconde est qu’en cette période de tension politique caractérisée par les appels pressants de la COD au président de la république pour quitter le pouvoir, les membres du gouvernement doivent mobiliser les habitants de leur fief dans le sens inverse, organiser des rassemblements pour exiger le maintien du chef de l’Etat. Ce sera la moindre des reconnaissances que ces ministres peuvent témoigner au pouvoir et au parti Etat qui ont porté leur choix sur eux pour siéger au sommet de l’Etat. Procéder autrement, signifierait un semblant d’abandon du président et de l’UPR dans leur farouche lutte contre la COD qu’ils ne peuvent gagner sans soutiens populaires francs et déterminés. Gageons que pour se forger une certaine crédibilité politique, les membres du gouvernement iront dans leurs fiefs pour montrer leur capacité de mobilisation et pour séduire le sommet. Ce sera sans doute à contrecœur, mais le seul moyen pour ne pas tourner le dos au terroir qui pourrait drainer dans les prochains mois ses fils en perspective de l’organisation des futures élections législatives et municipales prévues, selon des sources officieuses, en novembre prochain. Enfin, notons que selon des sources, le Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf envisagerait passer ses vacances à Bruxelles, cette capitale belge où il a tissé au fil des années de solides liens pour ne pas y revenir pour les entretenir après une longue absence dans un pays qui n’arrive pas encore, après 3 ans d’efforts gouvernementaux considérables à s’engager inéluctablement dans les sentiers du développement et de la modernité, loin des rivalités politiques et des blocages propres aux nations appelées à demeurer prisonnières du sous-développement.
Rappelons enfin à titre d’exemple que le chef du gouvernement a passé son congé de juillet 2010 au Maroc alors que l’ex ministre des affaires étrangères et de la coopération Naha Mint Mouknass s’était reposée en France. Le ministre des Finances, celui de l’Intérieur et le Commissaire à la Sécurité alimentaire avaient pris leurs vacances à l’époque à Tunis pour des soins, alors que le ministre de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub a plutôt préféré aller flairer l’air de chez lui au Cabanon de Nouadhibou, pour de longues séances de natation au soleil.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 22/07/2012
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