La quadrature du cercle !

(Crédit photo : anonyme)

Qui peut dire qu’on est sorti de la quadrature du cercle dans laquelle se trouve coincée la Mauritanie en dépit d’un retour à une vie constitutionnelle dite normale marquée par l’élection d’un président en la personne de Mohamed Ould Abdel Aziz.

L’homme qui tient aujourd‘hui les commandes de l’Etat mesure déjà l’ampleur des charges qui pèsent sur son fauteuil, lui qui avait pris comme prétexte la gestion douteuse de la famille de Sidioca et l’amplification de la crise sociale de l’époque pour pousser le régime en début de mandat vers la porte de sortie.
Peut-on dire que la Mauritanie a réglé ses crises politiques pour que l’histoire donne raison au tombeur du Marabout de Lemden ? Les affaires de l’Etat fonctionnent-elles mieux en termes de discipline et de transparence dans l’appareillage exécutif, en termes d’indépendance judiciaire mais aussi en termes de maîtrise des équilibres macro-économiques. Les avis ne seront pas les mêmes selon les tendances et les intérêts des différentes sphères politiques et financières. Mais il y a des indicateurs qui ne trompent pas. La Mauritanie post-rectification met du temps à dominer ses pathologies pour restaurer les valeurs démocratiques et apaiser le jeu politique. Sur le plan économique, si les nouvelles autorités prétendent avoir mis fin aux pratiques criminelles dans l’usage des biens publics par de nouvelles stratégies de gestion des fonds, il n’en demeure pas moins que l’adjudication des marchés publics est mise en doute par des analystes financiers. Le flux des devises qui favorisait le flot de la monnaie locale a considérablement diminué. Cela s’est répercuté sur le secteur parallèle des marchés noirs mais aussi sur le dynamisme de l’informel. Une crise d’argent est ressentie dans tout le pays n’épargnant pas les grosses pointures des affaires. Est-ce la conséquence de la suppression des circuits mafieux ou de la gestion trop centralisée des clés du trésor public par un cercle restreint de « caissiers » de la République ? En procédant de la sorte le Président a-t-il tout simplement envoyé à la retraite toute cette horde de profiteurs qui s’étaient sucrés des années durant sur la misère des citoyens ? Mais il reste à savoir si la situation actuelle en matière d’assainissement des finances publiques est vraiment crédible ou s’il s’agit d’une simple parodie visant à masquer un marasme économique aigu. Une chose est sûre : les pratiques d’antan ont connu une nette reculade si bien que l’administration publique s’est enfoncée dans un immobilisme exécrable où plus rien ne motive les employés à se mettre au boulot. L’argent qui coulait des vannes occultes a –t-il été réorienté vers des destinations plus sûres ? Difficile de dire que la transparence est incontestable dans un pays où on a habitué le peuple à croire tout ce disent ses gouvernants avec des chiffres à l’appui. En tout cas si le gouvernement actuel prétend que tout est en bon état, le panier de la ménagère est lui à moitié vide ! A moins que l’amélioration du niveau de vie des populations n’a pas de lien avec le taux de croissance et le PIB !

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 23/06/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page