Cheikh El Mehdi : « Pour enrayer l’esclavage, libérons-nous des livres qui l’encouragent »

(Cheikh el Mehdi. Crédit photo : Al akhbar)

« L’incinération de livres du rite Malikite peut offenser la conscience populaire, mais ne constitue pas une transgression de la Charia (loi islamique). Nous demandons alors que l’injustice soit levée sur le frère Birame Ould Abeid, président du mouvement des droits de l’homme IRA », a déclaré Cheikh Ahmed El Mehdi, érudit mauritanien.

S’exprimant lors d’une conférence de presse hier à Nouakchott, Cheikh El Mehdi a ajouté : « Si nous voulons nous libérer du phénomène de l’esclavage, nous devrons d’abord nous libérer des livres qui l’encouragent, et qui, par ailleurs, renvoient à une époque qui n’est plus la nôtre. Pour faire, il y a trois méthodes : effacer leur contenu, les enterrer, ou les incinérer. Pour cette dernière, les exemples sont nombreux à travers l’histoire : on a brulé des livres des savants Al-Ghazali et Ben Hazm, sans que ceux-ci qualifient l’acte d’apostasie. »

« Birame, en incinérant ces livres, n’a donc pas transgressé la Charia. Et j’espère qu’il sera libéré de l’injustice, et nous avons espoir d’être entendu. Et puis, la Charia tolère la réplique démesurée de celui qui a été oppressé », a-t-il estimé

Revenant sur l’histoire du rite Malékite, Cheikh El Mehdi a souligné que « beaucoup ignore le fait que la jurisprudence malikite est rependue en Afrique de l’ouest et dans le Maghreb, par le sultan Ben Badiss ; il a fait sa promotion : il imposait aux gens, au juge et aux prêcheur de faire référence à cette jurisprudence. Ce qui a porté un coup dur à la Hanafya (école de pensé islamique), qui était plus rependue dans cette partie du monde. »

Déplorant « la conclusion hâtive des oulémas » sur l’affaire Biram, Cheikh Ahmed a précisé que « la Fatwa doit se baser sur des arguments religieux si nous voulons éviter qu’elle mène à des dérives ou à la division. Pourquoi, je demande aux oulémas de faire preuve de patience en ce sens. »

« Quant au rôle du chef, c’est de permettre aux opinions diverses de se confronter pour arriver à une idée commune qui pourra servir l’intérêt général. Ainsi, je dis que la liberté d’expression ne serait pas complète si on n’a pas accès aux moyens de s’exprimer. On ne doit pas empêcher l’opposition ou les idées contres d’accéder aux médias officiels. Et là, je ne défends pas la cause de l’opposition ou de celle de quiconque autre. Je défends la vérité et prône la paix », a conclu Cheikh Ahmed El Mehdi.

Source  :  Al Akhbar le 06/05/2012

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