Délinquance infantile : des chiffres effrayants

(Crédit photo : anonyme)

La situation des enfants en conflit avec la loi est inquiétante en Mauritanie. Selon les estimations fournies par des responsables de l’UNICEF, quarante enfants étaient, à la fin de l’année dernière, en détention préventive à Nouakchott.

Dans les régions, on en a dénombré vingt. Une vingtaine d’autres d’enfants vivaient en centre de réinsertion. Ces chiffres stupéfiants ont été fournis à l’occasion du lancement du rapport sur la « situation des enfants dans le Monde 2012 ». L’incarcération d’enfants avec des adultes rompus à la délinquance, suite à la disparition de la prison pour mineurs, a fragilisé d’autant plus leur protection que les conditions de détention se sont beaucoup dégradées.

Par ailleurs, trois cent mille enfants de moins de quinze ans en situation d’extrême pauvreté et cent mille autres frappés, de plein fouet, par la marginalisation, sont affectés par la violence, selon les estimations de l’Office National de la Statistique (ONS). Du point de vue des violences sexuelles, l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a décompté cent quatre-vingt (90 %) victimes impubères, sur les deux cents enregistrées l’an dernier.

Quant à l’épidémie de VIH/SIDA, on déplore, sur mille personnes séropositives, soixante-dix enfants de moins de 15 ans. Devant ce constat accablant, l’UNICEF et le Ministère des Affaires Sociales (MAS) viennent de mettre sur pied un système de protection, dans les départements d’Arafat, Riyad, Dar Naïm, Toujounine et Sebkha.

« Dans la promotion des droits de l’Enfant, en Mauritanie, la dynamique urbaine est déterminante », soutient madame Lucia Elmi, représentante de l’UNICEF, « vu que le pays, traditionnellement nomade, connait un des taux d’urbanisation les plus élevés au Monde. Cette évolution rapide a comme corollaire des problématiques de protection, d’accès aux services et d’opportunités d’amélioration des conditions d’existence des enfants ». Un constat qui n’empêche pas l’UNICEF, promotrice d’équité, de mettre autant l’accent sur les droits des plus vulnérables en zones urbaines que rurales. Mais des interventions majeures, prenant en compte la dimension urbaine, ont été mise en œuvre, en partenariat avec le gouvernement et la société civile.

Des objectifs précis ont été assignés, en ce sens, au programme de coopération 2012-2016. « L’UNICEF entend renforcer », fait remarquer sa représentante, « le partenariat – une recommandation du rapport – pour promouvoir les droits de l’Enfant, en s’appuyant sur les programmes et initiatives endogènes, comme le Programme de Développement Urbain (PDU), et en travaillant avec tous les acteurs dans le domaine, dont, bien entendu, les media qui peuvent diffuser le message de notre rapport et en vulgariser le contenu ».Celui-ci montre, clairement, qu’il faut agir, d’urgence, en faveur des millions d’enfants des villes du Monde qui risquent d’être laissés pour compte. Structurant cette action autour de cinq axes – santé, éducation, protection, eau et assainissement – le rapport 2012 décrit la situation des enfants confrontés à la pauvreté et l’exclusion, dans un monde en urbanisation croissante.

C’est dans ce cadre difficile qu’il faut préciser et promouvoir les droits de l’Enfant, en portant une attention, soutenue, aux défis urbains qui se conjuguent en termes de migration, chocs économiques, violences, crimes et multiplication des risques liés aux désastres et aux urgences.

Compte rendu THIAM

Source  :  Le Calame le 01/05/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page