Kane Hamidou Baba : « Il n’ya pas de crime à être de la majorité ou de l’opposition »

(Crédit photo : anonyme)

Lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 19 avril à Nouakchott, le leader du MPR, KHB n’y est pas allé par quatre chemins pour expliquer les raisons de son maintien dans la majorité. Répondant aux questions de notre reporter, il s’est exprimé aussi sur l’expulsion des étrangers et sur la crise malienne.

Que fait le MPR dans la majorité, vu ses critiques permanentes, sur certaines de ses actions ?
« Nous allons continuer à rester dans la majorité »

Le MPR est un parti qui défend un système de valeurs. L’analyse que nous faisons, est que les lignes politiques vont bouger dans ce pays et que nous sommes dans un processus inachevé de recomposition politique. Par conséquent, il n’ya pas de crime à être de la majorité ou de l’opposition. Il n’ya pas les bons d’un coté, les mauvais de l’autre. Nous considérons que la ligne de démarcation passe entre les forces qui partagent les valeurs de progrès et les forces de maintien du statu quo.
Nous sommes au sein de la majorité, parce que au sein de cette majorité, nous partageons les orientations du Président de la République, en matière de justice, de lutte contre la gabegie, d’ancrage sur la démocratie, le reste en ce qui concerne la mise en œuvre, nous voulons bien jouer notre partition comme nous sommes entrain de le faire, mais en tout état de cause, le MPR reste fidèle à ses valeurs, à ses principes et à son programme.
Et tant qu’il nous parait encore au sein de la majorité qu’on peut traduire ces valeurs, ce discours cette orientation en actes concrets de gouvernement, nous allons continuer à rester dans la majorité, le cas échéant nous aviserons.

Quel est la réaction du MPR par rapport à l’expulsion des étrangers
« Il est normal que l’Etat veille à sa sécurité »

Nous avons été même alertés par notre coordination de Nouadhibou sur ces rafles qui étaient organisés. Franchement à ce jour, nous n’avons pas encore une lecture, une visibilité par rapport aux mobiles ou aux motifs de ces rafles. Parce qu’on a rappelé que c’est 500 à 1000 personnes et que certains d’entre elles ont été transférées à Nouakchott, d’autres ont été expulsées, peut être 100 ou 200, mais au fond quel est la signification de l’expulsion des 70 maliens alors que notre pays en accueille des milliers. Evidemment, il est normal que l’Etat veille à sa sécurité, il est normal que l’administration soit soucieuse de la régularité des étrangers. Il me semble que le délai qui a été donné aux étrangers est le 01er juin, alors tout ce qui doit être fait, doit être fait dans un cadre humanitaire, dans le respect des droits des personnes et dans une certaine forme de communication pour qu’on sache mieux quels sont les mobiles de ces rafles.

Quel est la place de la Mauritanie par rapport à cette crise malienne ?
« L’ère des régimes militaires est révolu »

Il ya un dicton poular qui dit que « si une forêt humide est à coté d’une forêt sèche, si la forêt sèche brûle, la forêt humide va aussi bruler ». Le Mali est un peu un prolongement de la Mauritanie, notre position est claire, nous tenons à la préservation de l’intégrité territoriale du Mali et nous sommes contre les coups d’état. Nous regrettons ce qui s’est passé et nous l’avons dénoncé. Dans le meeting que nous avons organisé à Nouadhibou (mars 2012), j’ai dénoncé publiquement ce coup d’état et j’ai dit que l’ère des régimes militaires est révolue. Il faut qu’on s’engage définitivement dans une forme civilisée de gestion du pouvoir. Maintenant la situation malienne est compliquée, parce que nous avons la menace terroriste que nous avons évoqué et vous le savez très bien qu’il ya des bandes armées qui sévissent dans ce vaste no man’s land. Mais il reste évident qu’il n’y aura pas de solution à la crise malienne, sans une mutualisation des efforts. La Mauritanie a sa partition à jouer dans cette vulgarisation des efforts. La Mauritanie doit le faire bien sur avec la CEDEAO et au delà de la crise malienne il ya des problèmes qui ne peuvent être résolues que dans un cadre plus large d’où l’intérêt, je le dis encore ; de réintégrer la CEDEAO, pour des raisons sécuritaire, économique, mais aussi pour des raisons écologiques.

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 23/04/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page