Jemil à Aziz : « Un général ne demande pas le renouvèlement de la classe politique »

(Crédit photo : anonyme)

« Aucun parti d’opposition ne pourra, si arrivé au pouvoir, resté le même » a répondu le Président de Twassoul, le parti islamiste mauritanien, à une question relative à «l’intolérance» des islamistes qui accèdent au pouvoir.

Mohamed Ould Jemil Mansour animait mardi à Nouakchott un diné-débat à l’intention des journalistes. L’occasion, pour lui, de rappeler les trois principes de base de son parti : « appartenance nationale, choix démocratique et référence islamique » .

Réconciliant le tout, il a expliqué que « la source de légalité c’est le peuple, mais la source de législation c’est le Coran. Il nous faut les deux pour avoir une bonne démocratie. Laquelle n’et n’est pas une tactique pour faire plaire à l’occident. C’est plutôt une stratégie de Twassoul qui en est convaincu. »

« Twassoul cohabite avec les laïcs, comme il le fait avec les autres, ce malgré les divergences de points de vue. Et d’ailleurs en Mauritanie, il n’existe pas, comme les autres pays musulmans, de confrontation entre les islamistes et les laïcs »,

Il a dans le même contexte rassuré qu’ »il n’y a pas seulement de code pénal en Islam, il y a des aspects politique et socio-économique.

Et à ce qui « font le lien » entre Twassoul et le cheikh Ould Deddew il a précisé que ce dernier « n’est pas membre de Twassoul. »

S’agissant de ses rapports «instables» entre le régime en place et son parti, qui « de l’opposition jouant le rôle de conseiller au régime, est passé à une opposition radicale », Ould Jemil Mansour a répondu que cela fait suite à une évaluation économique et politique de la gestion de Mohamed Ould Abdel Aziz. Celui-ci mène une gestion centralisée du pouvoir, et il a un comportement politique qui privilégie des subalternes gravitant autour de lui qu’une gestion participative du pouvoir. »

A propos du dialogue national, il a rappelé que « Twassoul a eu une vision différente de celle du régime ; ce dernier se focalisait sur les libertés et la libéralisation des médias, laissant en marge les principes fondamentaux ; à savoir, entre autres, l’équilibre des pouvoirs, garantir l’alternance démocratique au pouvoir, le retrait de l’armée du champ politique. »

Il est aussi revenu sur l’Accord de Dakar, qui, selon lu, « a été signé sur un terrain favorable à la partie qui était au pouvoir à l’époque. » Toutefois, « nous avons respecté ses clauses. Nous avons aussi reconnu le résultat de l’élection présidentielle qui en est suivie, car même s’il y avait une certaine tricherie, cela n’a pas affecté le résultat global du scrutin. »

Interpelé également sur sa demande « anti-démocratique » de départ de Ould Abdel Aziz du pouvoir, il a affirmé que « tout changement de régime doit se faire par voie démocratique, sauf si le régime ferme toutes les voies en se sens. »

A une autre question relative à la demande de Ould Abdel Aziz de renouveler de la classe politique, Jemil Mansour a dit : « cela ne me concerne pas, parce que je suis plus jeune que Ould Abdel Aziz. Il ne concerne non plus Ould Abdel Aziz, parce qu’il ne fait pas partie de cette classe politique, il est plutôt un général ».

Enfin sur l’expulsion des étrangers de Nouadhibou, il pense qu’ »il doit y avoir une réglementation qui distinguera définitivement les mauritaniens des étrangers, mais que la question ne soit pas politisée. »

Source  :  Al Akhbar le 11/04/2012

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