Sénégal Le nouveau régime se dévoile

M. Macky Sall saluant ses partisans. Source macky2012.comDepuis peu on connaît le nouveau gouvernement du Sénégal. L’équipe d’Abdoul M’Baye, un banquier  nommé chef de gouvernement,  est constitué de 25 ministres dont la méga-star Youssou  N’Dour qui hérite  du  macaron de la culture et du tourisme. Auparavant, Macky Sall, élu président le 25 mars dernier, avait dévoilé les grands axes de son mandat.

Le nouveau pouvoir au Sénégal se dévoile donc un peu plus avec la nomination d’un gouvernement. Déjà, lors de son discours le 3 avril, le président Macky  Sall avait levé le voile sur les grandes orientations de son quinquennat.  Macky Sall entend procéder à une « nouvelle ère de ruptures en profondeur  dans la manière de gérer l’Etat ». Et comme il l’avait promis, il compte ramener à 5 ans renouvelables une fois le mandat de 7 ans pour lequel il a été élu.

A son gouvernement dont les membres ne doivent pas se considérer comme des «  citoyens privilégiés, au-dessus des autres et de la loi », il tient un langage sans ambiguïté : « il est question de servir mais pas se servir ».  De même, le nouveau chef de l’Etat entend  bannir « les passe-droits, le favoritisme et le trafic d’influence ». Il lance aussi un avertissement à l’administration qui «  devra créer un environnement plus convivial, fait de respect, de courtoisie et de transparence pour délivrer un service de qualité au bénéfice des usagers ». En outre il compte lutter contre «  l’arrogance, l’autoritarisme, le règlement de comptes ou la sollicitation de privilèges et avantages indus » et met l’accent sur la « lutte contre la corruption et la concussion ». « Je ne protégerai personne », lance-t-il à ceux qui auront à gérer des deniers publics.

Macky Sall souhaite visiblement se démarquer de son prédécesseur dont le régime est notamment marqué par le clientélisme et l’enrichissement illicite d’arrivistes dont les frasques sont régulièrement relatées dans la presse sans qu’ils soient inquiétés. Il lance ainsi des piques au pouvoir  sortant  miné par  la gabegie, de multiples scandales financiers et des dépenses tout azimuts et non fondés qui ont valu à Wade le surnom de « distributeur automatique de billets ».

Parmi les priorités du nouveau pouvoir figurent le retour à la paix en Casamance, une région où une rébellion sévit depuis 1982 et à laquelle il dit tendre la main ainsi que la réduction du prix des denrées de première nécessité. Une promesse électorale dont la concrétisation est attendue avec impatience au Sénégal dont la moitié de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté.

Voilà en résumé la feuille de route du nouveau régime sénégalais. En attendant qu’on puisse le juger sur pièce, la prestation de Macky Sall est déjà en soi une rupture qui n’a pas échappé aux observateurs. Il s’est adressé à la Nation à l’heure, à l’inverse de son prédécesseur, qui lors de son discours le 31 décembre dernier, à fait attendre plus d’un. Et puis, fait notable, son allocution a duré en tout 20 mn alors qu’Abdoulaye Wade, connu pour être prolixe, faisait des discours-fleuves.

Ibrahima Athie

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