L’hôtel Khatter a abrité hier la cérémonie de signature de la Plate-forme pour le règlement du passif humanitaire.
De nombreuses personnalités dont Lô Souleymane, Ely Ould Allaf et plusieurs militants des Ong défenseurs des droits humains étaient présentes à cet important événement ouvert par des allocutions relatives à cet épineux dossier prononcé es par Dr Anthoumane Soumaré et par la présidente du Collectif des veuves Houlèye Sall.Dans un rappel succint des douloureux événements du «passif humanitaire», le vice-président de l’IRA Anthoumane Soumaré a indiqué que les violences graves et massives des droits de l’homme, à caractère racial et ethnique, commises en Mauritanie ont eu le mérite de libérer la parole dans l’espace public, aboutissant ainsi à une reconnaissance de la responsabilité de l’Etat. Il a toutefois estimé que cette responsabilité n’a pas été clairement définie jusqu’à ce jour ; ce qui à son avis remet en cause la détermination sincère requise pour faire la lumière complète sur cette tragédie nationale. « L’opinion publique est en droit de s’interroger sur le fait de savoir si, comme pour la lutte contre l’esclavage, il persiste toujours un but non avoué de protéger quelques individus, au détriment du droit fondamental à la justice, en faisant le choix étriqué de l’impunité plutôt que celui de s’engager résolument vers une véritable réconciliation nationale » a-t-il dit. Et de souligner de vives voix ; «Nous tenons à affirmer, avec la plus grande énergie, notre refus absolu de la stigmatisation collective d’une communauté ou d’une autre, les responsabilités devant être définies individuellement. Ensuite, nous voulons dénoncer les solutions étriquées actuelles, qui ne sont que des manœuvres dilatoires continuant de biaiser la réalité, dans le seul but, avec l’illusion de croire que nous pourrions en faire l’économie, de passer outre les compromis historiques, pourtant nécessaire». De son côté, Houlèye Sall, présidente du Collectif des veuves s’est tout d’abord présentée en rappelant qu’elle est la mère du feu lieutenant Sall Abdoulaye, avant de dire : nous ne demandons que le droit de mémoire et de justice. Dans nos démarches de recherche de la vérité de la situation réelle de nos époux, nos fils, nos parents sauvagement assassinés par leurs frères d’armes, nous n’avons été aidés que par peu de personnes notamment la députée Kadiata Malick Diallo». Quant à Balla Touré de l’IRA, il a invité les différentes personnalités à venir signer la «Plate-forme nationale pour le règlement consensuel et durable du passif humanitaire issu de la tentative de génocide contre les négro-africains de Mauritanie»
Camara Mamady
Source : Le Rénovateur le 25/03/2012
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