Fassala Niéré : Sous l’emprise de la guerre et de la famine

L’arrondissement de Fassala Niéré est l’une des communes rurales les plus excentrées de l’Est mauritanien. Elle est située seulement à 1 kilomètre de la frontière malienne et à 65 kilomètres au Nord ouest de Bassiknou, chef-lieu de Moughataa. La guerre qui vient d’éclater au Mali a plongé les habitants de cette contrée dans une situation catastrophique.

Les populations rurales de Fassala Niéré vivent depuis quelques jours un véritable calvaire, prises sous l’étau du désenclavement, des effets de la sècheresse et du flux de réfugiés en provenance du Nord Mali où une guerre sans merci oppose depuis quelques semaines forces dissidentes touarègues et armée malienne. Aux 20.000 habitants de Fassala Niéré, se sont ajoutés des milliers de Touarègues fuyant les conflits ainsi que les éleveurs mauritaniens qui faisaient paître jusque-là leurs troupeaux de l’autre côté de la frontière. Les populations des localités avoisinantes, notamment celles de Hamdallaye, Temberle,, ou encore Kossania, ou MBèneré Aghor, site des anciens réfugiés touarègues en 1994, ont pour la plupart convergé vers Fassala Niéré, chassées par le bruit des canons et la famine.

La surpopulation consécutive à tous ces facteurs a entraîné une hausse vertigineuse des prix des produits de base. Le prix du riz et du sucre ont triplé, tandis que le gasoil, vendu à 600 UM le litre, est introuvable dans le marché.

Aujourd’hui, l’œil du visiteur est attiré par cette procession de camps de fortune qui s’étendent au Nord est de Fassala, entre la ville proprement dite et Hamdallaye. Les organisations humanitaires internationales se sont d’ailleurs rendues sur les lieux pour apporter aides et assistance à ces populations sinistrées, en leur distribuant des vivres et des tentes de fortune.

Le Chef d’arrondissement de Fassala serait depuis plus de 3 mois à Nouakchott ; pour des problèmes de santé soutient-on, alors que d’autres expliquent son départ pour des raisons sécuritaires. Ce qui est sûr, c’est que les autorités locales sont dépassées par l’ampleur des évènements. Aux pénuries en denrées alimentaires et en approvisionnement en eau potable, des sources évoquent de sérieux risques d’épidémie qui pointent à l’horizon. Par delà cet aspect vital, c’est l’extension du conflit qui est la plus redoutée, avec des combattants Azawadis qui font la navette entre les zones de combat et Vassala mais aussi les localités mauritaniennes proches de la frontière.

MOMS

Source  :  L’Authentique le 02/02/2012

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