Pour commencer cette chronique, j’ai une pensée particulière pour un de mes cousins (un de mes nombreux cousins) qui a passé un très mauvais samedi soir et un dimanche pourri.
J’ai bien envie de lui présenter toutes mes condoléances mais je ne suis pas sûre qu’il apprécierait.
Bref…. Samedi soir le Barçaaaaaaaaaaaa a battu, que dis-je, a administré une correction, une déculottée, une branlée, une avoinée, une leçon, au Real Madrid : 3 à 1.
Vous ne connaissez pas l’amour inconditionnel que mon cousin a pour le Real. Ni celui que j’ai pour le Barça. Sinon, vous comprendriez ma chronique. D’ailleurs, si vous n’aimez pas le foot, vous ne pouvez comprendre ce que ressent un supporter amoureux en cas de défaite (correction, plutôt) de son équipe fétiche.
Bref entre mon cousin et moi, c’est une longue histoire d’engueulades carabinées dès que l’on parle du classico espagnol. La guerre mondiale à 2, avec tout ce qui se doit dans les conflits armés : agressions, perfidies, crimes contre l’humanité, insultes, provocations, bavures, victimes collatérales (nos amis impuissants à calmer le conflit), trahisons, destructions, traités de paix, armistices, pauses thé ou café, enlèvements, mensonges, manipulations, exécutions, victimes innocentes, attentats…..
Et comme nous nous aimons beaucoup mon cousin et moi, nous nous pouvons nous entretuer beaucoup…Ben oui : quand on aime, on ne compte pas, non?
Plus on s’aime, plus on s’engueule. Et plus on s’engueule, plus on s’aime.
Ok, je reconnais le côté pervers de la chose. Mais ne cherchez pas à savoir ni à comprendre….
Bref mon cousin est en deuil. Il a le moral dans les babouches et le haouli en berne. A chaque but marqué par le Barçaaaaaaaaaa, il perdait un peu plus de ses couleurs. Et moi je sautais de plus en plus haut au plafond (« sauter », vous l’aurez compris, veut dire pour ma volumineuse personne : un bond de 3 cm est un saut!). Et je jubilais, toute heureuse d’avoir gagné une bataille, en chantonnant « Força Real???? Pffuittttttttt…. Et ils sont où les Madrilènes (sur l’air des lampions)? »
Vous êtes sûrement en train de vous dire que la Derwichette et son cousin ont vraiment du temps à perdre. Et vous n’avez pas entièrement tort.
Mais, vous le savez, l’Africain aime parler de tout, s’engueuler sur tout. Wade l’a très bien dit : « Les Egyptiens n’ouvrent la bouche que quand ils vont chez le dentiste; l’africain ne ferme sa bouche que quand il dort ». Et moi, je rajoute, « Et encore… ». Un Nous Z’Autre parle même en dormant. Sa bouche ne se repose jamais. Elle parle la journée, reine du Tlahlih, du commérage en tous genres.
Elle parle de Bolitik. AH, elle aime la Bolitik notre bouche. Chacun d’entre nous est le meilleur chroniqueur Bolitik de la planète.
Après la Bolitik, même en dormant, viennent les cancans sur tout un chacun, ça on sait faire. Très forts même. Champions du monde du quartier.
Et puis, vient le sport. Et le foot en particulier. LE foot. Pas les Mourabitounes. Ca ce n’est plus du foot… C’est de l’histoire ancienne et en construction pour un avenir lointain, genre le 25 ° siècle. Et encore, si nos autorités footballistiques le veulent bien…
Bref, le foot chez nous c’est souvent le championnat espagnol et ou la ligue anglaise. J’ai tenté de parler du championnat qatari mais on m’a regardé avec des yeux ronds. J’ai donc abandonné… J’ai glissé, aussi, qu’aux Emirats Arabes Unis il y avait un championnat, on m’a fusillée du regard. J’ai ajouté, timidement, « le championnat rwandais, alors? » et là, on m’a mise à la porte en me traitant d’ignare et de néophyte, de pimbêche insolente et on m’a conseillée d’aller voir dans la cuisine si ma vaisselle était faite.
Je dédie cette chronique du temps qui passe à ne rien faire à tous les « en deuil » depuis samedi soir.
Je pourrais faire preuve de commisération et de fair play et leur dire que « allez, les gars, c’est pas grave…vous vous referez la prochaine fois! ».
Mais non et non! Bien faits pour eux. Et puis quoi encore? Si vous êtes assez nuls au foot pour supporter les chèvres du Real faut assumer. SI vous êtes assez fous pour supporter une équipe de techniciens (forts je le reconnais) au détriment d’un club où le foot est génétique, où il y a une âme, où le foot est une envolée transcendantale, un art de penser, de vivre…tant pis pour vous.
Cousin, pleure pas! Je te l’avais dis non? Il te suffit juste de reconnaître que j’avais raison.
Allez, avec moi, dis le « Viva Barçaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! »
Salut
Mariem mint DERWICH
Source : lecalame.info le 14/12/2011
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