Doing Business 2011 : L’économie de la Mauritanie à l’aune des critères internationaux de performance

Doing-Business-2011Les critères de performance tels qu’établis par des experts mondiaux, à partir de paramètres appliqués à près de 183 pays, n’abondent pas dans le bon sens.

Si depuis l’avènement du pouvoir actuel, le 6 août 2008, le gouvernement et les soutiens politiques du régime ne manquent aucune occasion pour nous persuader – je dis pas convaincre – que la situation de l’économie de la Mauritanie est nettement meilleure que celle d’avant le  » changement constructif « , les critères de performance tels qu’établis par des experts mondiaux, à partir de paramètres appliqués à près de 183 pays, n’abondent pas dans le même sens. Certes, la Mauritanie, vue le contexte de crise mondiale qui a affecté ses ventes de fer et de poisson et rendu difficile la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de nombre de ses programmes et projets de développement, a une justification plausible pour dire que tout ne tient pas seulement aux contreperformance du gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, mais les opportunités offertes par le retour de l’aide pour à utiliser cette expression chère aux enseignants :  » peut mieux faire « .Placée (probablement contre sa volonté) dans la zone  » Afrique subsaharienne « , la Mauritanie pointe, dans le classement général à la 33ème

place sur 46 économies prises en compte par Doing Business 2011. Les indicateurs de performance retenus sont : facilité de faire des affaires, octroi de permis de construire, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats et la fermeture d’entreprise. Ses voisins du sud font nettement mieux : le Sénégal (23) et le Mali (24), économiquement moins favorisés par la nature, ont sans doute bénéficié de l’apport de ressources humaines mieux formées. Dans la zone  » Moyen-Orient et Afrique du nord « , la Tunisie réalise la meilleure performance (5ème) dans un groupe où figurent en tête l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et Qatar. Le Maroc pointe à la 12ème place devançant l’Algérie qui est classée 15ème sur 18. La Libye qui a sans doute trouvé que ce classement est une occupation  » néocolonialiste  » qui ne rime à rien, ne figure pas dans ce palmarès des économies qui nécessite une grande ouverture aux enquêteurs chargés de collecter les informations nécessaires à son établissement.

Dans ce classement des économies, les pays sont classés en fonction de la facilité d’y faire des affaires, de 1 à 183, la première place indiquant le plus haut niveau de facilité. Un classement élevé sur l’indice de facilité de faire des affaires signale un environnement réglementaire propice aux opérations commerciales. L’indice correspond à la moyenne des classements sur les 9 indices étudiés. Chaque indice est affecté du même coefficient.

Si l’on reprend la question du classement par un autre côté (classement par revenu), la Mauritanie arrive 26ème sur 37 dans la liste des pays à revenu faible, groupe dans lequel figure en tête le Kirghizistan et où le Tchad ferme la marche. Alors que le Mali lui tient toujours compagnie à son voisin mauritanien dans ce nouveau classement, le Sénégal passe dans celui des pays à revenu moyen inférieur (45 sur 54) dans lequel figure également la Tunisie (4ème) et le Maroc (26ème). Un groupe piloté par la Géorgie et où Sao Tomé et Principe ferme la marche (54ème).

Doing Business note, comme observation principale, qu’au cours des 12 derniers mois, les décideurs du monde entier ont pris des mesures visant à faciliter la création et l’exploitation d’entreprise au niveau local. Ces initiatives ont été d’autant plus importantes qu’au cours de la période 2009/10, les entreprises partout dans le monde ont ressenti les répercussions de la crise financière.

En effet, alors qu’elle avait initialement et principalement touché les économies à revenu élevé, elle s’est ensuite propagée à l’ensemble des économies pour se muer en crise économique mondiale. Alors que certaines économies ont été plus durement frappées que d’autres, plusieurs facteurs peuvent influer sur la manière dont les entreprises réagissent aux crises ou sur leur capacité à saisir de nouvelles opportunités. Il s’agit notamment du degré de facilité ou de difficulté dans la création et l’exploitation d’une entreprise, et de l’efficacité des tribunaux et des procédures relatives à l’insolvabilité des entreprises.

Beaucoup de réformes pour relancer la machine

Entre juin 2009 et mai 2010, les gouvernements de 117 économies ont mis en œuvre 216 réformes réglementaires visant à faciliter la création et l’exploitation des entreprises, à renforcer la transparence et les droits de propriété et à rendre plus efficaces les procédures de résolution des différends commerciaux et de faillite. Plus de la moitié de ces réformes ont contribué à faciliter la création d’entreprise, le commerce transfrontalier et le paiement des taxes et impôts.Doing Business comprend deux catégories de données et indicateurs : les  » indicateurs de notation des paramètres juridiques  » comme ceux relatifs à la protection des investisseurs et à la fiabilité des garanties pour les emprunteurs et les prêteurs reposent sur l’interprétation des textes de loi et réglementations officielles. Doing Business accorde des notes plus élevées dans certains domaines pour des droits de propriété plus solides et une protection renforcée des investisseurs ; par exemple, des conditions de divulgation d’information plus strictes dans les opérations concernant des parties apparentées. Les  » indicateurs liés aux délais et à la mobilité «  tels que la création d’entreprise, le transfert de propriété et l’octroi de permis de construire mesurent l’efficacité et la complexité de l’effort déployé pour atteindre un objectif lié à la réglementation, s’appuyant pour cela sur la consignation d’informations sur les procédures, le délai et le coût nécessaires pour conclure une opération conformément à toutes les réglementations pertinentes du point de vue de l’entrepreneur. Est considérée comme une procédure unique toute interaction de l’entreprise avec des parties externes telles que les organismes d’État. Les estimations de coût sont obtenues à partir de barèmes tarifaires officiels s’ils existent.

Quelles étaient les tendances en 2009/10 ?

Selon les régions, les priorités n’ont pas été les mêmes pour les décideurs qui cherchaient à améliorer le cadre réglementaire de l’activité économique cette année.La crise mondiale a provoqué de grandes réformes juridiques et institutionnelles en 2009/10.

Face à un nombre croissant de cas d’insolvabilité et de litiges liés aux impayés, 16 économies, principalement en Europe de l’Est et Asie centrale et dans les économies à revenu élevé de l’OCDE, ont réformé leurs lois sur la faillite : la Belgique, la République tchèque, la Hongrie, le

Japon, la République de Corée, la Roumanie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États baltes. En période de crise économique, il est particulièrement important de disposer de tribunaux et de procédures de faillite efficaces pour assurer la réaffectation rapide des actifs et éviter ainsi leur blocage au tribunal. La majorité des réformes menées dans ce domaine ont ciblé l’amélioration ou la réorganisation des procédures pour assurer que les entreprises viables puissent poursuivre leurs activités. Par le passé, il était courant dans nombre d’économies d’Europe de l’Est et Asie centrale de liquider des entreprises en cessation de paiements même si elles étaient encore viables. Il n’est guère surprenant que le taux de recouvrement moyen de la région, tel que calculé par Doing Business, soit de 33 cents pour un dollar. Dans les économies à revenu élevé de l’OCDE il est de 69 cents.

La région d’Europe de l’Est et Asie centrale a opté pour une stratégie de riposte rapide. Les responsables de la région ont été les plus actifs dans la mise en œuvre de réformes des réglementations de l’activité commerciale mesurées par Doing Business depuis 2004. L’année écoulée n’a pas fait exception à la règle, 21 économies sur les 25 que compte cette région (84 %) ayant réformé leur réglementation des affaires. En plus de l’amélioration des procédures d’insolvabilité, la facilitation de la création d’entreprise et du paiement des taxes et impôts ont été les domaines de réforme plébiscités. Au total, plus d’un tiers des économies de la région ont mis en œuvre des modifications dans chacun de ces trois domaines.

MOMS.

Source: L’authentique

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