Mauritanie: les proches du militant Ould Dadde dénoncent une détention illégale

PARIS, 6 oct 2011 (AFP). Les proches du Mauritanien Lemine Ould Dadde, ancien Commissaire aux droits de l’homme arrêté il y a plus d’un an à Nouakchott sur des accusations de malversations, ont exigé jeudi sa libération immédiate en dénonçant une détention « injustifiée » et « arbitraire ».

« Sa détention sans jugement est injustifiée et maintenant arbitraire. Son comité de soutien demande sa libération immédiate », indiquent-ils dans un communiqué reçu par l’AFP.
Farouche opposant au régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005) et militant des droits de l’homme, M. Ould Dadde, 43 ans, avait soutenu le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a renversé en août 2008 le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi avant d’être élu président en juillet 2009.
Nommé Commissaire aux droits de l’homme, il avait été limogé et arrêté le 27 septembre 2010 accusé de malversations, détournements et dilapidation d’un montant de 271 millions d’ouguiyas (750.000 euros) pendant l’exercice de ses fonctions de septembre 2008 à août 2010.
Son placement en détention provisoire de six mois, renouvelé une fois, a pris fin le 27 septembre dernier, selon ses proches. « Il en résulte que celui-ci est placé en détention arbitraire et illégale au regard du code de procédure pénale », écrit son comité de soutien.
« Nous avons mené des actions auprès du procureur, de l’administration pénitentiaire et du ministre de la Justice sans pour le moment avoir vraiment de réponse », a déclaré à l’AFP son épouse française Céline Brard.
Quant à la plainte « elle est totalement injustifiée. Il est hallucinant de voir l’inconsistance des arguments et l’absence de preuves », a poursuivi Mme Brard, soulignant « les incohérences » mises en évidence par la défense dans l’examen des rapports de police ou de la cour des comptes.
Mercredi, les autorités françaises ont indiqué suivre « attentivement » ce dossier. M. Ould Dadde « doit pouvoir bénéficier de toutes les garanties de procédure ainsi que d’un procès juste et équitable », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Selon son épouse, M. Ould Dadde, diplômé en France, s’est fait « beaucoup d’ennemis » dans son pays en voulant promouvoir à son poste « une vision moderne » et notamment en défendant les Haratine (descendants d’esclaves).

Source  :  AFP le 06/10/2011

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