L’AJD/MR vers la sortie de la majorité présidentielle

En effet, en restant sourd à toutes les protestations et revendications des populations exigeant que cette opération soit arrêtée pour être repensée dans de meilleures conditions, le gouvernement a laissé la violence occuper le terrain et se généraliser.

L’AJD/MR qui avait vu les choses venir avait très tôt alerté l’opinion dès le 26 janvier 2010 sur les risques de dérive de ce qui était présenté comme  la préservation de notre Etat Civil de la falsification.  Après le lancement de l’opération, l’AJD/MR accordait le 26 mai 2011 une interview au Quotidien de Nouakchott où il déclarait suivre attentivement l’enrôlement et qu’il se prononcerait quand il aura amassé plus d’éléments ajoutant « qu’il n’y avait pas de quoi être optimiste, vu les multiples tracasseries auxquelles les citoyens sont confrontés ». De retour d’une tournée au Gorgol et au Guidimakha, Ibrahima Moctar SARR (IMS) rencontrera le Président de la République pour l’informer des préoccupations des populations par rapport à la manière dont ce déroule l’enrôlement.  Et le 30 juillet 2011, notre parti appelait à l’issue d’une conférence de presse à la suspension de l’opération non sans avancer un panel de recommandations dont la révision de la commission nationale supervisant l’enrôlement pour refléter notre diversité. Cette recommandation,  sous l’impulsion de l’AJD/MR,  avait était très récemment appuyée par la Coordination des Partis de la Majorité (CPM) et transmise au gouvernement, la CPM demandait aussi d’éliminer toutes les tracasseries qui gênent et frustrent les candidats à l’enrôlement. Le Premier Ministre avait promis d’agir dans cette direction.

Le lundi 26 septembre, une délégation de la CPM dont le Président IMS a encore interpellé le Chef du Gouvernement sur la question à la lumière des événements de Kaédi survenus deux jours avant. Et aujourd’hui le drame est arrivé.

L’AJD/MR avait pris bonne note de la teneur de l’appel de Kaédi et son engagement le 24 décembre 2010 au sein de la CPM obéissait à un désir d’aider le Président de la République à mettre en œuvre son programme de lutte contre la pauvreté, la gabegie  et la corruption,  concourant, avec nos sept points d’accord avec sa majorité, au rétablissement de la confiance entre les mauritaniens suite aux événements douloureux que nous avons connus sous le régime de Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

Devant la tournure des événements et le discours va-t-en-guerre du Ministre de l’intérieur qui persiste dans la voie de la répression éloignant du dialogue avec les manifestants, l’AJD/MR :

1. gèle à compter de ce jour ses activités au sein de la CPM,   nous dressons un bilan positif de notre participation à la majorité qui de l’avis même de certains partenaires est un épisode de progrès et de respect de tous les acteurs politiques;

2. exige le jugement rapide et la condamnation sévère des auteurs de tirs contre les manifestants ainsi que leurs donneurs d’ordre ainsi que la libération des jeunes emprisonnés; 

3. continue à appeler au calme et à la sérénité pour éviter à notre pays des drames inutiles et aux conséquences imprévisibles;

4.  poursuit sa participation au dialogue national en toute indépendance ;

5. reste  disposée à apporter sa contribution à toute solution consensuelle qui nous permettrait de dépasser cette situation malencontreuse loin de toute violence et de surenchères politiques ;