Mohamed Mokhtar Ould Hmein Amar, maire UFP d’Aoujeft:

« Le président Aziz soumet la wilaya de l’Adrar à une punition collective ».

 

 

 

Affilié tout récemment à l’UFP, Mokhtat Ould Hmein Amar, maire d’Aoujeft dans l’Adrar, évoque avec Noorinfo l’éventualité d’une sécession de la wilaya du reste du pays. Mais aussi l’avenir de la Mauritanie, qui selon lui passera nécessairement par une entente inter-tribales et inter-communautaires.

Ça fait bizarre d’entendre aujourd’hui les notables de l’Adrar crier au scandale dans leur bras de fer avec Mohamed Ould Abdel Aziz. On vous assimile communément à ceux qui ont le plus profité du règne de Taya…

La Wilaya de l’Adrar a payé un lourd tribut durant les vingt années de pouvoir de Taya. Nous ne pouvions le crier haut et fort car on a injustement affilié la Wilaya au régime de Taya. Certes, les capitaux des hommes d’affaires issus de l’Adrar ont doublé pendant cette période, mais d’autres hommes d’affaires d’autres wilayas en ont également profité.
Les hommes d’affaire représentent à peine 5% de la population de la Wilaya; les 95% restants sont constitués de pauvres. Et n’eut été le tourisme dont a bénéficié la Wilaya, ces populations seraient morts de faim et de misère.

Que reprochez-vous exactement au président Aziz?

La wilaya de l’Adrar est soumise par le président Aziz à une punition collective. Il n’y a pas d’autres mots. Il a sciemment éloigné tous les officiers et sous-officiers issus de la région, ainsi que tous les hauts cadres de l’administration. Ensuite dans sa pseudo croisade contre la gabegie, il a trouvé là l’occasion de s’en prendre à des hommes d’affaires, qui n’avaient certes pas les mains propres, mais les emprisonner sans garde à vue, ni jugement, révélaient un règlement de comptes inacceptable, dans un état dit de droit.

De là à imaginer une volonté manifeste de l’état de nuire à ceux de l’Adrar…

Bien sûr que ça va au-delà de cela! L’année dernière les pluies ont causé des inondations qui ont causé beaucoup de dégâts dans l’Adrar, mais l’état n’a rien fait pour les populations sinistrées de la Wilaya. Dans le même temps, le gouvernement a entrepris des action urgentes pour les population sinistrées dans la même saison à Kaédi et Magtaa Lehjar.
L’effondrement du tourisme a engendré la baisse du niveau de vie des populations de l’Adrar qui en vivaient essentiellement. Le gouvernement d’Aziz n’a alors rien fait pour cela, bien que l’Adrar constitue la région la plus sécurisée du pays, et qui aurait servir de tremplin pour relancer le tourisme.
Depuis deux ans il n’y a pas eu un seul financement dans la région de l’Adrar, à part un ancien financement dont le reliquat a été alloué au réseau bitumé d’Atar (En fait Awjeft referme 40 km de routes bitumées sous Taya et réhabilitées sous Ely Med Vall- ndlr).
Les paysans de la région n’ont pas été subventionnés par l’état pour pouvoir écouler leur production bien que pendant la transition ils aient bénéficié d’aides dans ce sens.
Il y a plus curieux que cela: le ministère de l’équipement interdit de prendre des passagers à l’arrière des voitures personnelles ou de transport, cette instruction n’est appliquée que dans ma commune Awjeft. Je n’ai pas pu évacuer une femme malade à cause de cette instruction.

Réitérez-vous vos propos sur la sécession du nord mauritanien?

Face à tant d’injustices, je le dis haut et fort, que le nord du pays peut se déclarer comme une république indépendante. Nous avons une classe affairiste forte, nous avons la force ouvrière nécessaire, nos sols regorgent de minerais, de palmiers et dattiers. Cette idée de sécession fait son chemin par ici, alimentée par la marginalisation croissante dont nous sommes victimes. Soit la Mauritanie appartient à tous ses fils, soit délimite sa région indépendante pour jouir du respect et de la justice que n’importe qui recherche.

Propos recueillis par Raby Ould Iddoumou

Source  :  Noor Info le 29/08/2011

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