Un «ligha ma a chaab» sans tabou

Mohamed Ould Abdel Aziz (archives)Diffusé en direct sur la Radio Nationale et la Télévision publique à partir du Palais des Congrès de Nouakchott, le «Ligha maa chaab» version 2011, à débuté la soirée du 5 aout vers 23 heures et s’est terminé après 3 heures du matin.

 Un peu moins de quatre heures durant, le président Aziz (plutôt décontracté et souriant) a répondu aux questions des journalistes, à celles des citoyens qui intervenaient à partir des villes de Nema et d’Atar, ainsi qu’aux auditeurs qui ont appelé par téléphone.

Face à une centaine de personnes avec le premier ministre, le ministre de la communication et des personnalités dont Sarr Ibrahima Moctar et Boubacar Ould Messaoud, le chef de l’Etat a répondu aux questions relatives au dialogue avec l’opposition «dont les préalables doivent constituer le résultat» ainsi qu’à la menace terroriste «confinée grâce au renforcement des capacités militaires», affirmant à l’occasion, que la Mauritanie mène une guerre contre les bandes armées pour défendre ses citoyens, sa sécurité et ses intérêts et non ceux d’un autre pays.

«La France peut mener sa guerre sans recourir à la Mauritanie !» a-t-il dit.
Sur la hausse des prix due à des « facteurs exogènes » le président de la République a évoqué le fardeau qu’ils représentent pour l’Etat qui prend en charge 56 UM de chaque litre de carburant.

Il a également répondu aux questions sur la lutte contre la gabegie qui n’est pas « un slogan » a-t-il souligné et qui a fait que les avoirs du pays se soldent maintenant à 511 millions de dollars, et permis la réalisation de plusieurs infrastructures.

Sur la crise libyenne le président Aziz a défendu le principe d’une solution négociée refusant de reconnaitre-en sa qualité de médiateur-, le conseil national transitoire (organe de la rébellion libyenne).

A une question relative au « mouvement des jeunes du 25 février » il a dit ne pas avoir de problèmes avec les jeunes qu’il a rencontré et avec lesquels il partage la nécessité des reformes.

Concernant l’enrôlement, il a déclaré qu’il ne constitue pas un recensement rappelant les falsifications qui existaient dans l’ancien système et dénonçant les campagnes menées contre l’enrôlement avant de mettre en garde contre la double nationalité notamment de ceux qui ont manifesté en France contre cette opération.
Au sujet des rapatriés il a indiqué que les mesures sont prises au niveau de l’Anair pour les réintégrer davantage à travers le volet aménagements agricoles.

Le président de la République a évoqué les dispositions déjà prises dans le cadre du règlement du passif humanitaire avec les indemnisations faites aux associations des victimes et les pensions accordées à tous les anciens militaires ainsi que le recensement des fonctionnaires ayant perdu leurs postes lors des événements.

Sur la question de l’esclavage il a été très explicite : « L’esclavage n’existe plus. Il existe seulement dans les esprits qui veulent exploiter la misère de certains pour leur servir de tremplin».

Le chef de l’Etat a défendu l’accord de pèche avec les chinois et critiqué les actions menées à son encontre par des personnes qui «vendaient leurs noms à des armements étrangers pour encaisser l’argent sans contrepartie pour le pays» .

Il a répondu à la question sur le transfert de certains détenus salafistes vers une base militaire dans le désert mauritanien en s’indignant de la solidarité dont ces derniers font l’objet et se demandant: pourquoi ne la manifeste-t-on pas envers les victimes assassinées?

Répondant à une question sur l’identification des sépultures des negro-mauritaniens tués dans les événements de 90 et 91 il a indiqué que l’opération a débuté et que plusieurs sites ont déjà été identifiés.

Le président a répondu à des questions sur les circonstances qui ont entouré l’accident de l’avion de Nouadhibou en 1992, celui qui transportait le colonel Ould Bousseif en 1979 indiquant qu’il s’agissait d’accidents.

Sur la mort du chef d’état Major de l’armée le colonel Ould Ndiayane lors de la tentative de putsch de juin 2003 il a précisé, que ce dernier a bien été tué par un obus de char, calibre 100 mm.
Interrogé sur la possibilité de reporter les élections locales prévues en octobre 2011 le Président Aziz a dit que le calendrier électoral est fixé par la Constitution mais qu’il n’y voit pas d’inconvénient si un dialogue sérieux intervient entre les acteurs nationaux et qu’ils conviennent de les reporter.
IOM

Source: journaltahalil

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