Economie : Le Fmi salue les efforts d’assainissement en Mauritanie

Les efforts d’assainissement et de restauration des équilibres macro-économiques engagés par les autorités publiques sont salués par le Fonds monétaire international.

 

 

 

Cette tentative de cure financière est encouragée par l’accès de notre pays à des fonds additionnels dans le cadre du programme appuyé pour la facilité élargie de crédit (FEC).

Les efforts déployés par les autorités nationales, souvent au prix d’une douloureuse astreinte, commencent à porter leurs fruits. C’est ainsi en tout cas l’avis du Fonds monétaire international qui, à l’issue de l’examen de la deuxième revue des résultats économiques obtenus par la Mauritanie, a décidé d’accorder encore plus ses largesses aux autorités nationales, sans doute pour les encourager à persévérer dans la politique d’assainissement et de restauration des grands équilibres macro-économiques du pays, mis à rude épreuve par une gestion hasardeuse des décennies durant.

On renoue avec la confiance!
Qui mieux que, Mme Nemat Shafik, Directeur général adjoint et Président par intérim, (photo) pour illustrer cette nouvelle lune de miel entre notre pays et le Fmi. En effet, pour elle «il convient de féliciter les autorités mauritaniennes pour la solide exécution du programme appuyé par la FEC. La mise en œuvre de politiques saines ainsi que l’augmentation de la demande extérieure et des prix à l’exportation ont contribué à rétablir la stabilité macroéconomique et à améliorer les perspectives à court terme ». Ce satisfécit conforte les relations entre les deux parties notamment en ce qui concerne l’accord triennal pris en faveur de la Mauritanie en mars 2010 par le conseil d’administration, pour un montant de 77,28 millions de DTS, équivalant à 120 % de la quote-part du pays au FMI. Et pour traduite dans les faits cette nouvelle idylle basée sur le sérieux et le respect des engagements souscrits, notre pays est gratifié, au titre de la FEC, d’« un montant additionnel de 11,04 millions de DTS (17,6 millions de dollars EU). Le total des décaissements au titre de l’accord se chiffre aujourd’hui à 33,12 millions de DTS (environ 52,9 millions de dollars EU). Notons que «la facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des plafonds d’accès plus élevés, des conditions de financement plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes qu’elle appuie, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans».

Aide-toi, les institutions de Bretton woods t’aideront!
Le succès indéniable des autorités est à mettre au crédit du sérieux, des compétences mais aussi de l’intransigeance des autorités aussi bien politiques que monétaires (BCM). En effet, comme le professe le Fmi, qui suit de près une telle évolution, «l’orientation actuelle de la politique monétaire semble appropriée, mais les autorités se tiennent prêtes à réagir aux éventuelles tensions inflationnistes. Il convient de les féliciter pour avoir assoupli le régime de change durant l’année écoulée; cette flexibilité devrait être renforcée en continuant de limiter les interventions sur le marché des changes au lissage des excès de volatilité. La constitution de tampons additionnels à travers l’augmentation des réserves internationales nettes est nécessaire pour réduire davantage la vulnérabilité aux chocs exogènes ». Des réserves qui n’ont jamais été au meilleur de leur état que lors de ces deux dernières années (environ 400 M en 2010).

Les chantiers en cours déterminants
Le Fmi a, par ailleurs, salué « la stratégie de la réforme du secteur financier en cours, notamment l’amélioration de la supervision bancaire et des normes de comptabilité. Le respect des délais dans la mise en œuvre des dernières recommandations de l’évaluation des sauvegardes… ». Sur le plan de la stratégie de réduction de la pauvreté, le Fmi qui relève que les bailleurs de fonds lui viendront en soutien, se félicite du ciblage opéré indiquant que «le document de stratégie (…) récemment finalisé décrit de façon pertinente les principaux défis auxquels fait face la Mauritanie ». Le Fmi invite toutefois pour soutenir une « croissance généralisée et inclusive » à poursuivre les réformes structurelles portant sur la restructuration des entreprises publiques, l’amélioration du marché du travail, et le renforcement de la transparence et du climat des affaires ». La réalisation de cet ambitieux programme économique pourrait ainsi contribuer à amortir, sinon atténuer, les chocs exogènes.
Mais l’institution de Bretton Woods se veut rassurante sur le sérieux des engagements officiels. Pour elle, «les autorités sont fermement résolues à assainir les finances publiques, tout en augmentant les dépenses à court terme — principalement sous la forme de subventions temporaires — afin d’amortir l’impact du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires ». Le FMI conseille, à cet effet, «de renforcer la mobilisation des recettes, de réduire les dépenses non prioritaires et de mener une stratégie d’endettement prudente ». Il appelle enfin à allier « la discipline budgétaire et la cohésion sociale » en invitant à «remplacer les subventions généralisées par des dispositifs de protection sociale bien ciblés et moins coûteux ». Une cible sur laquelle l’Etat met un accent particulier, depuis deux ans, pour instaurer un développement équitable entre les franges de la population notamment au profit des couches défavorisées.
 

Jedna DEIDA

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 27/06/2011

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