ANAIR : Du processus d’intégration au défi du développement durable

Nous poursuivons notre dossier consacré aux réfugiés mauritaniens victimes des événements de 1989, revenus du Sénégal, qui sont dans leur majorité rentrés après un long exil passé dans des camps d’infortunes.

 

 

Ce retour est un fait majeur dans la vie de ces citoyens qui tentent de refaire une nouvelle existence avec le concours de l’ANAIR et des partenaires engagés dans ce processus de réinsertion.

Si des efforts ont été déployés par les autorités en charge de ce dossier , le plus difficile aujourd’hui est d’accompagner de manière durable ces milliers de revenus qui ont besoin de se prendre en charge grâce à des projets de développement intégrés en matière de santé , d’éducation , d’aménagement agricole etc…L’insertion des anciens fonctionnaires de la fonction publique et des agent de l’Etat est un sujet de préoccupation sur lequel L’ANAIR est en train de plancher avec les autorités publiques en vue de résoudre cette question cruciale pour la réintégration des victimes actives dans le circuit de production.

La santé en première ligne

Le premier volet qui requiert l’attention de l’ANAIR dans les sites des revenus c’est la santé des habitants. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les groupes les plus vulnérables. A cet égard des mesures ont été prises pour éviter la propagation de certaines pathologies dès les premiers jours d’accueil. Au sujet de l’amélioration des conditions sanitaires et nutritionnelles, L’ ANAIR a, avec l’appui des Drass et de l’UNICEF procédé à la mise en place de petite structures sanitaires gérées par des agents de santé communautaire, (AGS ). Dans l’ensemble des sites la situation a pu être normalisée. Des actions essentielles ont été menées par l’agence nationale d’accueil et d’insertion des réfugiés dans le domaine de la santé, notamment en matière de frais médicaux, d’évacuations des cas urgents et de mobilisation de médicaments. Ainsi les habitants des sites peuvent accéder à la gratuité des soins grâce aux stocks placés sous la gestion des Drass. Selon les responsables de cette institution la situation épidémiologique est dans l’ensemble bonne mais des actions doivent être menées à l’approche de la saison des pluies pour prévenir le risque lié à certaines maladies. Les enfants des rapatriés bénéficient régulièrement de prise en charge durant les journées de vaccination contre la rougeole, la polio… Des campagnes de sensibilisation sont aussi menées par des Ongs en vue de changer les comportements des populations dans les sites.

La réintégration des fonctionnaires, une priorité

Parmi les priorités auxquelles l’ANAIR est en train de trouver des solutions figure la réintégration des fonctionnaires et auxiliaires de l’Etat. Rappelons que cette décision a été adoptée par les autorités mauritaniennes pour permettre aux fonctionnaires qui exerçaient une fonction de retrouver leur travail et se remettre à servir le pays. Dans ce cadre, un recensement a été lancé en Mauritanie et à l’étranger en janvier 2010 pour lister l’ensemble des victimes civiles et militaires. Une commission interministérielle avait été créée le 15 octobre 2009 à laquelle l’Anair est membre pour piloter ce dossier. Des enquêtes seront diligentées pour statuer sur tous les cas et prendre les décisions qui s’imposent pour rétablir les victimes dans leurs droits. Ceux qui sont encore actifs et en règle vis-à- vis des critères seront repris ; les fonctionnaires en âge d’aller à la retraite obtiendront aussi gain de cause suivant les critères qui seront définis. Sur un total de 1153 personnes toutes les catégories confondues 150 fonctionnaires et agents actifs ont été intégrés ; 219 ne le sont pas encore. Sur les fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à la retraite 19 ont été intégrés contre 133 qui attendent encore. 29 dossiers de fonctionnaires et agents de l’Etat n’ont pas été retrouvés. Les effectifs des corps de l’armée, de la gendarmerie, de la garde et de la police sont de 314 éléments recensés. Les établissements publics ( Cnss, Opt , Bcm , Csa ) totalisent des effectifs de 209 personnes . Il faut souligner que sur ces chiffres s’ajoutent 17 enseignants réintégrés à la fonction publique. Un rapport présentant l’ensemble de la situation sera déposé à la tutelle pour examen au cas par cas des fonctionnaires et agents de l’Etat non intégrés. On le voit, le travail est fastidieux et mérité d’être traité avec sérieux et conscience pour faciliter l’intégration des victimes dans leurs droits. L’Anair doit être la cheville ouvrière de ce processus qu’elle continue de conduire avec professionnalisme. L’Etat ne doit pas lâcher la main car le travail est encore long et les attentes grandes.

La rédaction

Source  :  Le Rénovateur le 09/05/2011

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