Nouvelle hausse des prix à la pompe : Un coup dur à l’opération « solidarité 2011 » ?

Lorsqu’ils avaient mis en place l’opération « solidarité 2011 », les pouvoirs publics étaient relativement certains de contenir le mécontentement de certains cercles populaires,

 

 

convaincus de la ferme volonté de l’Etat d’endiguer toute flambée des prix de produits de première nécessité, en ouvrant des boutiques témoins, approvisionnées en denrées alimentaires à bon marché tout prés d’eux. Malheureusement, cette politique a fait les frais des commerçants et des gérants véreux qui ont comploté sur le compte des pauvres …

consommateurs. Avec la nouvelle hausse des prix à la pompe, l’effet boomerang sur les produits de consommation est inéluctable d’où les interrogations soulevées sur la future stratégie que les autorités envisagent prendre pour contrer les conséquences dangereuses de cette situation.

C’est lundi dernier que la nouvelle hausse des prix à la pompe a été relayée par certains médias qui évoquaient une augmentation inattendue des prix du litre d’essence de 353.9 ouguiyas à 363.9 ouguiyas et du gasoil de 292.9 ouguiyas à 296.8 ouguiyas. Cette augmentation n’est pas une première, car le prix du carburant a enregistré depuis 2010 et pendant ces premiers mois de 2011, des majorations successives, suscitant de vives critiques de la part des partis politiques et des associations de protection du consommateur. Dans le monde, auquel il lié parfois cette flambée énergétique, le carburant devrait coûter plus cher dès mardi (Ndlr hier), le litre de super 95 et 98 atteignant un nouveau sommet. Ces augmentations résultent selon les spécialistes de la hausse des produits énergétiques sur les marchés internationaux. Ainsi, le litre de 95 coûtera, à la pompe, 1,6820 euro maximum, ce qui constitue une hausse de 2,2 centimes d’euro. Le prix maximum du litre de Super 98, lui, s’élèvera à 1,7150 euro, en progression de 3,6 centimes, selon les chiffres du SPF Economie. Mais, ce qui intrigue le plus, c’est le fait que cette hausse est accompagnée aussi d’un recul des prix du pétrole en cours d’échanges européens, dans un marché volatil, inquiet des risques terroristes après la mort d’Oussama Ben Laden et des incertitudes économiques, mais aussi pénalisé par un bref rebond du dollar. Notons enfin, que cette hausse des prix à la pompe semble créer un véritable casse-tête pour les autorités, qui s’étaient engagées il y a quelques mois de maintenir sous contrôle les prix des hydrocarbures et qui se voient maintenant confrontées à une augmentation, difficile à gérer de manière concomitante avec les répercussions qu’elle pourrait avoir sur les produits de consommation. Même si cette hausse des prix à la pompe n’est guère de nature à aider à l’apaisement d’une scène politique et sociale en ébullition, certains observateurs y voient plutôt des origines indépendantes à la Mauritanie, soulignant qu’étant énergiquement lié à la conjoncture pétrolière mondiale, le pays ne peut s’épargner les effets de crises économiques, nées des changements tout autour, qui selon eux sont autant de facteurs exogènes que la Mauritanie ne peut pas maîtriser. « Il est normal que les prix augmentent chez nous s’ils augmentent chez les autres: nous ne sommes pas producteurs, notre faible économie a fait -et continue à faire- ce qu’elle peut pour aider le citoyen en renonçant à des milliards de fonds de solidarité pour impacter positivement les effets de l’augmentation des prix au niveau mondial, renoncé aux droits et taxes sur les hydrocarbures, ceci est en soi-même une subvention des prix ». Un argumentaire auquel le pauvre n’accorde aucun intérêt.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 04/05/2011

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page