Mortalité sur les routes : Négligence criminelle des usagers et laxisme des autorités

Il ne se passe pas une semaine sans que des vies soient fauchées sur les routes mauritaniennes. Et face à la hausse vertigineuse des décès, le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps le problème.

 

 

Ainsi il a défini une Stratégie Nationale de Sécurité Routière le 16 août 2006 et en 2009 il a été décidé la création d’une unité spéciale chargée du contrôle et de la surveillance de la sécurité routière, Selon la communication conjointe présentée en conseil des ministres par les ministres de l Intérieur et celui du Transport la sécurité sur les routes  » a atteint ces dernières années les dimensions d’un véritable fléau se traduisant par un nombre croissant de victimes humaines, surtout au sein de la frange jeune de la population et des dégâts matériels considérables ». La communication a préconisé la création « d’un corps de professionnels chargés spécialement du contrôle routier ». En plus des missions classiques de sécurité routière, la nouvelle « Police » aurait aussi comme mission de contribuer à la lutte contre l’immigration irrégulière et toutes les formes de trafics illicites, précise le communiqué du gouvernement.
Mais force est de constater que deux ans après sa mise en place ce dispositif reste lettre morte. Chaque mois qui passe on enregistre des centaines d’accidents de la circulation routière avec des dizaines de morts et des centaines de blessés. Chaque jour voit mourir un Malien dans un accident de la circulation. A l’origine de cette véritable hécatombe, le manque de civisme et l’inconscience de la plupart des usagers de nos routes. Mais aussi et surtout l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre des mesures adéquates pour circonscrire le phénomène.
Dans notre société musulmane mourir est une fatalité, mais savoir qu’un être cher est mort dans un accident, qui aurait pu être évité, ajoute à la douleur et aux souffrances. Malgré tout, nombreux sont les usagers qui n’ont pas encore pris conscience qu’avec des comportements irresponsables ils peuvent être eux-mêmes à la fois, auteurs et victimes de ces drames.
En plus de l’incivisme des usagers, les accidents ont aussi pour cause le non-respect des règles du code de la route (limitation des vitesse, surcharge, usage du téléphone au volant, stationnement dangereux, inobservation des avertissements….) mais aussi la vétusté du parc automobile, l’usage de feux éblouissants, l’Etat des routes, l’impunités qui résulte du laxisme des autorités etc
Autant d’infractions qui gonflent le taux d’accidents dans notre pays qui reste alarmant. Face à cette situation, il est plus que jamais urgent de revoir la réglementation de la circulation routière. Il s’agit de l’arsenal juridique fixant les montant et les modalités des amendes. La nécessité de revoir les amendes forfaitaires des infractions à la hausse s’impose.
Aussi, l’Etat doit envisager d’adopter d’autres mesures encore plus dissuasives que les amendes en numéraires. Par exemple, instaurer le permis à points, une ou deux semaines de privation de liberté pour les cas les plus graves, condamnations à des travaux d’utilité publique etc. Parce que, rien n’est de trop pour sauvegarder les vies humaines. Les accidents de la circulation routière ne sont pas que des ‘‘ accidents’’. Il nous faut combattre l’idée selon laquelle les accidents de la circulation seraient inévitables, la plus part peuvent l’être. Alors pourquoi se résigner ?
Il faut rappeler que la Mauritanie compte un réseau de routier de plus de 10 000 km dont un peu plus de trois milles goudronnés 900 km en terre améliorée et 7000 km de pistes.
Le réseau routier mauritanien reste dangereux, en particulier la nuit à cause des animaux errants, des véhicules sans lumières et des poids lourds qui stationnent sur les voies de circulation.
Le parc roulant est essentiellement constitué de véhicules d’occasion importés d’Europe. Leur âge moyen est de 12 ans et ils sont souvent en très mauvais état.

BC

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 02/05/2011

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page