Report des élections sénatoriales en Mauritanie

Après une plainte déposée par l’opposition, la Mauritanie a décidé de reporter les prochaines élections.

 

 

 

 

Le scrutin de « Série B » pour le renouvellement partiel du sénat était initialement prévu le 24 avril. Il sera désormais « organisé à une date ultérieure », selon le ministère de l’Intérieur.

Cette décision, rendue publique le 7 avril, « est du ressort du pouvoir exécutif », a déclaré Mohamed Yahya Ould Horma, le vice-président de l’Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir. « Nous sommes convaincus qu’elle a été dictée par l’intérêt national. »

Yahya Ould Ahmed El Waghef, le président du parti ADIL, a exprimé son espoir que ce délai sera « suivi de mesures concrètes pour le dialogue national ».

La Coordination de l’opposition démocratique (COD) a affirmé que les conditions d’élections « libres et transparentes » n’étaient pas rassemblées actuellement, et qu’il avait donc été demandé au gouvernement de surseoir à ce scrutin.

Le COD a publié un communiqué le 3 avril, dans lequel il affirme espérer que le gouvernement « répondra favorablement à cette demande comme gage de sa bonne foi dans l’orientation vers le dialogue et la concertation entre les partis politiques ». La COD a également appelé à ce que « l’intérêt supérieur du pays prime sur des calculs politiques partisans ».

Certains membres de l’opposition ont dénoncé ce report comme étant un complot politique.

« La forme de la décision, le moment choisi par les autorités et les informations concordantes provenant de la capitale et de quelques endroits à l’intérieur confirment l’échec prévisible des candidats du parti au pouvoir », a déclaré le parti Tawassoul dans un communiqué publié le 7 avril. « Tous ces arguments prouvent que cet ajournement a été décidé pour des raisons politiques étroites. »

L’Union des forces de progrès (UFP), dans l’opposition, a pour sa part déclaré : « Nous avons été d’autant plus surpris par cette réaction qu’elle est tout à fait contraire à l’esprit et à la lettre de la loi, qui confère bel et bien aux formations politiques la possibilité de constituer des regroupements. En revanche, la convocation du collège électoral pour ce scrutin était, elle, tout à fait illégale. »

Le secrétaire général du parti El Wiam Boidiel Ould Houmeid, candidat dans le département de Keur-Macene, a quant à lui fait part de son indignation au vu des tentatives d’achat de voix dans son district.

Enfin, le président du Rassemblement pour la démocratie et l’unité (RDU) Ahmed Ould Sidi Baba a dénoncé les « pratiques abominables perpétrées par le pouvoir ».

En réponse à ces critiques sévères, le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a rencontré le 10 avril une délégation des responsables des partis de l’opposition. Il a invoqué la nécessité de « créer une atmosphère propice au dialogue politique constructif ».

Un tiers du sénat devait être renouvelé en avril. Ces sièges représentent 19 circonscriptions électorales et un réservé à la diaspora mauritanienne en Europe-Asie.

Bakary Guèye

Source  :  Magharebia le 14/04/2011

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