Migrants revenus de Libye : En quête d’une insertion difficile !

Ayant fui la Jamahiriya libyenne, certains immigrés mauritaniens revenus sains et saufs, mais les mains bredouilles de ce pays en guerre fratricide depuis plusieurs semaines, cherchent, aujourd’hui, à attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur cas.

 

Que veulent-ils ? Éléments de réponses.

Mamadou est originaire du Gorgol. Rentré récemment de Tripoli, il n’aspire qu’à trouver un moyen pour joindre les deux bouts. Cas isolé? Loin s’en faut. Mamadou fait partie d’un groupe de Mauritaniens revenus de la Jamahiriya, qui a décidé de se mobiliser pour attirer l’attention des autorités sur son cas. Qui sont-ils ? Des anciens migrants dont l’âge varient entre 20 et 50, voire plus. Certains travaillaient pour le compte de sociétés, d’autres étaient au chômage. Ils ont tout perdu suite à l’éclatement des hostilités entre rebelles et forces pro-Kadhafi. Certains sont rentrés bredouilles, parce qu’ils étaient parés au plus pressé et n’ont pas eu le temps de récupérer l’argent qu’ils ont cumulé sur plusieurs mois et déposé au niveau de la trésorerie des sociétés qui les emploient. D’autres sont rentrés au bercail sans un rond dans les poches parce qu’ils auraient été dépouillés de leurs biens, la pratique du racket étant devenue monnaie courante en Lybie, suite à la guerre. Que veulent-ils? «Un travail», dit Mamadou. «Jusque-là, nous avons eu l’oreille des autorités qui nous ont promis une audience d’avec le président de la République en personne. En attendant, un rendez-vous avait été programmé avec le gouverneur de la région de Nouakchott», poursuit-il. Les atouts que certains mettent en avant sont leurs compétences dans tel ou tel autre domaine ainsi que l’expérience qu’ils ont acquise dans la pratique de tel ou tel autre métier, tout au long de leur séjour en Libye. Ces mauritaniens de retour dans la mère patrie aspirent aussi à glaner des lopins de terre. Ce qui à leurs yeux est réalisable. Ils sont réconfortés dans leur conviction par la distribution récente des lots dans des quartiers situés dans la périphérie de la ville de Nouakchott. Quelle est l’option qu’ils ont retenue pour obtenir gain de cause? «Quelques uns avaient été tentés d’organiser des manifestations et tant pis si cela débouche sur des violences, mais finalement nous avons décidé d’user des moyens pacifiques pour parvenir à leurs objectifs. Nous allons persévérer à nouer les contacts d’avec les officiels afin de le sensibiliser sur notre cas », dit Mamadou. Et de conclure : «le recours à la violence n’est pas une solution».

Samba Camara

Source  :  Le Rénovateur le 14/04/2011

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