IRA Europe Dénonce Le Silence Complice De L’élite Mauritanienne Au Sujet De L’esclavage (complet)

Communiqué : IRA Europe Dénonce Le Silence Complice De L’élite Mauritanienne Au Sujet De L’esclavage. 

 

 Le combat infatigable que mènent les activistes et sympathisants de IRA contre l’esclavage et la marginalisation des Hratin(esclaves et anciens esclaves) en Mauritanie, traduit le degré de la prise de  conscience et la haute détermination d’une nouvelle génération de cadres  et militants patriotes qui n’ont de but autres que la
construction  d’une nation égalitaire, juste et unie en Mauritanie.

Face á une administration négationniste, commandée par une féodalité  esclavagiste, les membres de notre organisation ont beaucoup d’espoir  dans les ONG des Droits Humains, dans les médias, dans les partis  politiques et les élus du parlement, pour faire avancer la lutte contre  l’injustice et l?impunité. 

Après l’affaire de Arafat, où nos camarades ont payé cher pour leur  engagement, voila que les autorités nous surprennent encore une fois  avec leurs manipulations habituelles et l’incapacité d?appliquer la loi  dans un nouveau cas d’esclavage avéré sur la jeune fille Hasnya Mint  Bebe (13 ans). 

IRA-Mauritanie a été informée par différentes personnes qui  sollicitent l’anonymat, sur le calvaire dont un jeune couple d’ethnie  arabo-berbère, fait subir à une fillette du groupe servile de Mauritanie  (les hratin). Ces témoignages concordants ont convaincu l’ong de saisir  les autorités compétentes dans le département d’Arafat (quartiers  périphérique de Nouakchott). La mission de IRA, dirigée par son  président Biram Dah ABEID se présenta devant le préfet du  département,  Ahmed ould Sweidi, le 27 février 2011 vers 12 h 30 mn. Le président de  IRA décrivit la
situation de la fillette, le travail qui lui est imposé,  sa non-scolarisation, sa séparation d’avec  sa mère, le domicile, les noms et les identités des présumés esclavagistes. 

Le préfet ordonna au commissaire de police d’Arafat 1(Iselmou) de diligenter l’enquête. Celui-ci, en compagnie d’élément de sa brigade se  déplaça sur les lieux et constata la présence de Hasniya entre les mains  de ses bourreaux. Et après que Hasniya reconnu qu’elle est bien  l’esclave par ascendance du médecin et qu’elle voudrait bien retourner  vivre avec sa mère et reprendre ses études à l’école, le commissaire et  ses agents arrêtèrent le médecin et son èpouse qu’ils conduisirent  immédiatement à la brigade spéciale  de police chargée des mineurs en  conflit avec la loi. 

Le maitre de Hasniya, nomé Mohamd Cheikh, un notable de la tribu  Ijoummane, a arraché la fillette à l’école de son village (1252 km à  l?Est de Nouakchott), et à sa mère, du nom Bebe, pour l?envoyer, en  compagnie d’un autre esclave, cousin de Hasniya( Bougar ould Hawa, âgé  de 20 ans), au service du Médecin Dr Ahmed Ould Cheikh Ould Mohamed  Hamady dit Ahmed ould Mini. 

Ce dernier, fonctionnaire au ministère Mauritanien de la santé, fils  de Mohamd Cheikh, venait d’avoir un enfant (une fillette) née de son  union avec sa cousine Youma mint Nani ; la pauvre Hasniya, esclave par  ascendance,  est affectée, conformément à la coutume et aux pratiques  esclavagistes, à la garde du nouveau-né, petitefille de son maitre et  son héritière éventuelle. 

IRA-Europe dénonce le rôle du député à l’assemblée nationale, Khatri  Ould Ely, élu de Néma et cadre du parti au
pouvoir,UPR, donc exécuteur  et main droite du chef de l?Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz. 

Ce dernier, épaulé dans sa mission de soustraire les présumés  coupables de pratiques d’esclavage et d’exploitation de mineure à la loi  par son cousin et haut fonctionnaire au ministère mauritanien de  l’Intérieur(Mohamed ould Didi), les deux aidés dans leur tache par leur  proche parent, le très influent Cheyakh ould Ely, directeur
de Cabinet  du chef de l’Etat Mauritanien. 

Ces trois hommes, avec l’aide des autorités policières et du  procureur de la République du tribunal de Nouakchott Cheikh ould Baba Ahmed, ont mobilisé un groupe d’esclaves et anciens esclaves de la tribu  des maitres (Ijoummane) emmenés dans l?intention d’agresser les  militants de IRA-Mauritanie qui réclamaient justice pour la petite  Hasniya et l’application des lois contre les pratiques esclavagistes et  l’exploitation des mineures. 

Voyant que les membres de IRA qui sont a l’origine de la dénonciation  des crimes subis par Hasniya devant les autorités, ne sont pas prêts à  céder à la provocation, le ministre de la justice de Mauritanie, Abidine  ould Elkheir, convia certains journalistes mauritaniens à se rendre au  commissariat de police, brigade des mineures, pour assister à la  récupération de de Hasniya par ses parents, dit-il. Le ministre n?a pas  manqué de demander aux journalistes de poser des questions à ceux qu’il  appelle les parents de Hasniya, « est ce que cette dernière est esclave  ou non », et il ajoute à ses interlocuteur que « de toutes les façons  ils ont dit et clamé qu’elle n?est pas esclave ». 

Devant les journalistes et devant l’avocat de la fillette et d’IRA,  Me Fatimata Mbaye le commissaire Mekfoula mint Cheikh El Hadrami, sur  ordre du procureur, remis la fillette à un inconnu que les présumés  coupables ont présenté. Cette décision du ministère publique a été  exécutée bien que Hasniya a déclaré dans sa déposition devant la police  qu?elle aimerait retourner chez sa mère, dans son village natal et  qu’elle voudrait bien reprendre ses études. A noter que Hasniya, comme  tous les esclaves ou presque, ne connait pas son père. 

– IRA-Europe dénonce le scénario que les autorités politiques et judicaires ont concocté pour assurer l’impunité à ce couple et leurs  ascendants tous pris en flagrant délit de pratiques esclavagistes et  d’exploitation de mineure. 

– Dénonçons aussi les tentatives des autorités mauritaniennes de  dresser d’humbles personnes de la communauté servile (les Hratin),  taillables et corvéables, contre les militants anti-esclavagistes et  ceux de IRA en particulier. 

– Nous nous érigeons contre la non-restitution de Hasniya à sa mère,  sa non-scolarisation et sa remise au docteur Ahmed ould Mini qui continu  à la soumettre à l’esclavage, à l’exploitation, la privation de  scolarité..etc. 

– Nous demandons aux élus mauritaniens de mettre sur pied une  commission d’enquête dont le but est de faire la lumière sur le rôle du  député Khatri ould Ely. 

– Nous lançons un appel aux missions diplomatiques et aux  représentants d’organismes basés en Mauritanie de prendre acte des agissements des pouvoirs politique, judiciaire, législatif, et des appareils administratif et sécuritaire face à la dénonciation des crimes  avérés d’esclavage, traite de personnes ou exploitation de
mineure. 

En fin IRA-Europe demande 

– aux partis politiques démocratiques de rompre avec le silence
complice, 

– aux ONG de multiplier les efforts pour amener à l?application
de la loi, 

– aux élites du pays de démontrer plus de courage et de
sincérité dans la lutte pour instaurer un Etat de droit en
Mauritanie 

Pour IRA Europe

Abidine Ould Merzough

Le 15 Mars 2011

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