Vie politique, droits humains en R.I.M : Ce qu’en pensent les allemands

La Mauritanie est un pays démocratique où la liberté d’expression est garantie et les droits humains respectés.Ça c’est le point de vue du parti au pouvoir

 

et des formations politiques qui soutiennent l’action du président de la République.Les partis de l’opposition et les organisations de la société civile, par contre développent un tout autre langage.Selon eux, la Mauritanie souffre de carences graves en la matière.Qu’en pense le groupe d’amitié Allemagne-pays du Maghreb, qui était de passage dans le pays récemment, lequel comprend 6 députés de la Bundestag, le parlement allemand ? « La presse mauritanienne, bénéficie d’une certaine liberté d’expression. Mais sur le plan de l’enracinement de la démocratie, le pays a encore du chemin à faire», a laissé entendre en substance, Guenter Gloser, président dudit groupe, au cours d’une rencontre avec la presse tenue au Novotel T’Feïla, le mardi 8 mars. Comment s’y prendre ? Selon monsieur Gloser, il faut apporter au parlement mauritanien, les moyens nécessaires, pour qu’il puisse effectuer son travail de contrôle de l’action gouvernementale, accorder plus de moyens à l’opposition, lui faciliter l’accès aux médias publics. «Au cours de chacun de mes trois voyages, j’ai demandé où est l’opposition. Et à chaque fois on m’a répondu que le pouvoir a mis en place l’opposition», affirme-t-il avec humour. Pour Guenter Gloser, il ne suffit de mettre en place une opposition, il faut créer les conditions d’une alternance au pouvoir. Par ailleurs, le parlementaire de la Bundestag a souligné que «la démocratie n’est pas un magasin clos» et que «le pouvoir doit dialoguer avec l’opposition». En matière de liberté d’expression là aussi il y a du chemin à faire ont laissé entendre le même groupe qui s’est insurgé contre l’interdiction du rassemblement des jeunes dans la place dite des blocs rouge, estimant qu’il est inadmissible de ne pas autoriser des manifestations quant elles sont légales.

L’esclavage, réalité ou fiction ?

Les parlementaires allemands trouvent que les différences d’appréciations que se font les uns et les autres, en ce qui concerne les droits humains, sont frappantes. L’opposition et les organisations de la société civile soutiennent que la lutte contre l’esclavage est au point mort. Malgré la constitution, malgré la loi criminalisant l’esclavage, aucune lutte n’a été engagée contre cette pratique et ses séquelles. Le fait qu’aucun cas d’esclavage n’a été présenté devant les tribunaux en est la preuve patente. Pour le camp du pouvoir par contre «le fait qu’aucun esclavagiste ne soit présenté devant un tribunal signifie qu’il n’y a pas d’esclavage du tout en Mauritanie», a laissé entendre le groupe d’amitié. Pour ce groupe, il ne suffit pas d’ériger des lois, les textes interdisant la pratique de l’esclavage doivent être appliqués. Les parlementaires de la Bundestag se sont dits satisfaits du dynamisme des organisations de la société civile.
Les parlementaires allemands par leurs vues pourraient provoquer l’ire de certains qui ne manqueront sans doute pas de souligner que la vie politique du pays est l’affaire de mauritaniens et non des allemands, mais par-dessus le marché les pouvoirs publics seraient bien inspirés de tenir compte de leurs recommandations, s’ils veulent engager sur la voie de la cohésion sociale, de la démocratie et du développement.

Samba Camara

Source  :  Le Rénovateur le 10/03/2011

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