Huit mars 2011 :Après 50 ans d’indépendance, les mauritaniennes toujours inaptes à dire le droit

En 2008, sous la pression du forum des droits de la femme et de l’enfant (FDFE) l’Etat mauritanien a nommé des femmes walis et ambassadrices. (Une seule wali et une seule ambassadrice).

 

Le corps de la magistrature, lui, n’a même pas bénéficié de cette représentation symbolique. Les femmes, en Mauritanie, sont toujours inaptes à dire le droit ?
Les mauritaniennes ont récemment franchi les portes des ambassades et de la haute administration territoriale. Pour le corps de la magistrature, c’est toujours zéro femme.

En solidarité avec les femmes juristes qui sont systématiquement discriminées lors des concours d’accès à la magistrature, le FDFE, dirigé par Irabiha Mint Abdel Weddoud, avait lancé la pétition « « OUI à l’accès des femmes à la magistrature. » Cette pétition a été signée par de nombreux responsable de la société civiles mauritanienne, des intellectuels et autres citoyens. Cerains signataires avaient mentionné après avoir signé « sous réserve de l’avis des oulémas. »

L’érudit Hamden Ould Tah, lui, n’a émis aucune réserve pour les magistrats du parquet et les juges d’instruction. Pour lui, Comme toutes les autres fonctions de l’administration, ces postes sont ouverts à tous, sans référence au sexe des candidats.

Pour les magistrats du siège, Hamden Ould Tah préfère attendre d’approfondir la question en concertation avec d’autres oulémas. Le magistrat du siège, c’est celui qui dit le droit, celui qui tranche, qui condamne ou acquitte. C’est la responsabilité la plus lourde de la fonction de juge, la plus délicate. Est-elle insupportable pour les épaules de femmes ? En Mauritanie, on hésite encore. Ailleurs, la question est dépassée.

Au Maroc, en 2006, sur 811 magistrats du troisième degré, il y avait 180 femmes. Pour le 2éme grade 806, dont 185 femmes. 1er grade 1006, dont 131 femmes. Magistrats de grade exceptionnel 498, dont 92 femmes ;

En Algérie, au Conseil d’État, elles sont 20 sur 49 soit 41%. La Présidente du Conseil d’État est une femme et 6 chambres sont présidées par des femmes. 29 femmes président des tribunaux, 83 femmes sont juges d’instruction. Une femme a été nommée Procureur Général.

En Tunisie, le taux des femmes membres du Conseil Constitutionnel est de 25% et de 13% au Conseil Supérieur de la Magistrature.

Enfin, au Sénégal, elles occupent 15% des hauts postes de responsabilité de la magistrature sont occupés.

En Mauritanie, ce n’est pas la loi qui exclut les femmes de la magistrature. L’article 21 de l’ordonnance portant statut de la magistrature, dispose : « Les candidats aux fonctions judiciaires doivent: Etre âgés de 25 ans au moins et de 45 ans au plus ; Etre de nationalité mauritanienne; Jouir de leurs droits civiles et être de parfaite moralité;» dans ce texte, il n’y a aucune discrimination fondée sur le genre.
Khalilou Diagana

Presse privée : Presque Zéro femme journaliste

«Dans de nombreux pays, les femmes journalistes et défenseurs des droits de l’homme sont victimes de violences, d’emprisonnements, d’intimidations et de la censure au même titre que les hommes.» Tel est le constat de Reporter sans frontière à l’occasion du 08 mars 2011. La Mauritanie, pour ce qui concerne la presse, ne fait pas partie des « nombreux pays » dont parle Reporter Sans Frontière.» Dans ce pays, les femmes journalistes indépendantes, il n’y en a presque pas. Dans la plupart des rédactions de la presse privée dite indépendante et libre, c’est zéro femme journalistes. Dans les « entreprises » de presse, elles sont souvent secrétaire. Dans les organes de presse officielle, on trouve un peu plus de femmes. Mais, là également, il n’y a pas de quoi pavoiser. A la télévision et à Radio Mauritanie, elles sont systématiquement affectées à la présentation des journaux.

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 08/03/2011

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