Renouvellement partiel du Sénat : L’UPR à l’heure des choix difficiles

Au total ce sont 18 sièges de la chambre haute du parlement qui sont concernés par le renouvellement partiel comptant pour la série B du sénat prévu au mois d’avril . La plupart des sénateurs sont issus de la majorité présidentielle dont le plus grand nombre des dissidents de diverses formations politiques reconvertis à l’UPR.

L’enjeu est de taille pour les formations politiques de droite comme de gauche qui affûtent déjà les armes en attendant d’entrer dans la compétition. Pour le parti de Mohamed Ould Abdel Aziz il s’agit surtout de contrôler la chambre haute pour continuer d’exercer une mainmise au sein de l’hémicycle. L’opposition elle aussi consciente du défi qui l’attend tente de maintenir ses hommes et d’aller à la reconquête de sièges. A deux mois de cette bataille de positionnement et de repositionnement, l’UPR a déjà du mal à porter son dévolu sur ses bons chevaux de course. Dans certaines localités où l’opposition est fortement présente, l’union pour la République est devant deux alternatives décisives : investir des hommes capables de drainer le maximum de suffrages en optant pour la carte de la représentativité politique locale ; ce qui suppose le choix de bons tickets ; ou bien reconduire les mêmes erreurs en cooptant des individus parachutés par le sommet du parti sans aucune assise sociale ou locale et dont les chances de passer seront très minimes. Face à ces deux approches inéluctables l’heure des concertations a sonné alors que les collèges électoraux sont convoqués le 24 avril. Si cette bataille pré-électorale fait moins de divisions au sein de l’opposition, elle réveillera de vieux démons dans les bastions politiques de l’UPR appelé à faire un recadrage au sein de ses bases en tenant compte des nouvelles donnes locales. Ces dissensions pourraient même entrainer des fissures et en cas de choix malveillants, cela encouragera des candidatures indépendantes. Cette tendance se fait sentir dans beaucoup de circonscriptions à mesure que l’échéance approche. Les conseillers municipaux affranchis de toute influence pécuniaire porteront leurs voix à celui qui refléterait à leurs yeux le choix idéal quitte à récuser l’offre du parti. Certaines localités du pays où notamment des hommes « élus » aux forceps sont dans le collimateur des conseillers « rendraient plus des services en cédant la main à d’autres plutôt que de s’accrocher à leurs rubans symboliques », avertissent certains cadres politiques. Dès lors les critères d’éligibilité doivent se diriger plus vers le profil électif basé sur l’expérience et le poids politique du candidat à la lumière des échéances passées et de l’exercice du mandat pour les sortants. En définitive c’est au niveau des investitures que tout va se jouer dans les jours à venir.

Les enjeux politico-locaux en ligne de mire

Au total ce sont 18 circonscriptions qui entreront en ordre de bataille pour le renouvellement du groupe B de la chambre haute. Les chances de gagner ne sont pas d’avance acquises pour les partis de la majorité qui occupent un grand nombre de sièges dans ces localités. Les enjeux ne sont pas seulement politiques. Ils sont aussi locaux, voire sociaux. En ce sens, les choix doivent répondre aux attentes des populations qu’a ceux des responsables des partis pour des raisons tenant à des jeux d’influence qu’ a des choix conséquents . A l’Est du pays des batailles de repositionnement sur fonds d’ascendance traditionnelle confronte l’UPR à des hésitations difficiles à trancher. Cet ancien bastion de l’ex-PRDS est aujourd’hui entre fortement entre les mains de la majorité. Mais l’opposition mène un travail de terrain en profitant de la moindre fissure. Des candidats ont commencé à annoncer les couleurs dans certaines localités en signe d’avertissement à leurs partis. Au centre et au nord du pays la bataille promet aussi d’être rude entre des fractions rivales qui se disputent le leadership. Au sud notamment dans la vallée les mauvais choix pourraient s’avérer fâcheux pour l’UPR. C’est le cas à Bababé où le sénat est confié depuis des années à une seule famille contre la volonté de la majorité des conseillers. A Nouakchott rien n’est plus comme avant dans les trois circonscriptions. La descente aux enfers ne fait que commencer …

18 circonscriptions à renouveler

Le renouvellement partiel du sénat série B concerne les circonscriptions suivantes : Djiguenni, Oualata (Hodh echargui), Kobenni, Tamchekett (Hodh El Gharbi), Boumdeid, Kankossa (Assaba), M’Bout (Gorgol), Bababé, Maghta-Lahjar (Brakna), Keur-Macène, Mederdra (Trarza), Atar (Adrar), Tidjikja (Tagant), Sélibaby (Guidimakha), Zouérate (Tiris-Zemmour), Sebkha, Arafat, Riyad (Wilayas de Nouakchott), Europe et autres (circonscriptions extérieures des sénateurs de l’étranger). Djiguenni, MBout, Bababé, Kobenni Tamchakett, Maghta Lahjaar, Keur Macène, Merderdra, Zouérate, Riyad, Sebkha,

Convocation du collège électoral

Le Premier ministère a rendu public lundi un décret au terme duquel il convoque le collège électoral pour le deuxième renouvellement du sénat (série B – année 2011) le dimanche 24 avril 2011 et en cas de 2ème tour, le dimanche 1er mai 2011 en vue d’élire les sénateurs appartenant à la série B conformément aux dispositions de l’ordonnance n° 091.029 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection des sénateurs, modifiée. Le même décret précise que le dépôt des candidatures s’effectuera auprès des autorités distractives entre le jeudi 10 mars 2011 à 0 heure et le jeudi 24 mars à minuit. Un récépissé provisoire est délivré à cet effet. Les dossiers de candidature sont examinés pour leur validation au plus tard le 25ème jour précédent le scrutin (le mardi 29 mars 2011 à minuit), par la commission administrative compétente qui, après délibération, délivre un récépissé définitif. La campagne électorale sera ouverte le vendredi 8 avril à 2011 à 0 heures et close le vendredi 22 avril 2011 à minuit. Le scrutin est lui, ouvert à 7 heures et clos à 17 heures.

Source  :  Temps Forts le 22/02/2011

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