Egypte : la direction du parti au pouvoir démissionne

egypte_manifestants-anti-moubarak-lisent-laL’ensemble de la direction du PND, le parti au pouvoir en Egypte, a démissionné ce samedi, et notamment Gamal Moubarak, le fils du président, a annoncé la télévision d’Etat.

La chaîne de télévision Al Arabia a déclaré par la suite que le président Hosni Moubarak avait quitté son poste de président du PND, mais elle s’est ensuite rétractée.

« Cette démission a beaucoup d’importance sur le plan politique car ce parti exploitait l’Etat pour son propre intérêt, ce qui était très critiqué », a estimé l’analyste Diaa Rachouane. « C’est important aussi parce que les gens ayant recours à la violence étaient mobilisés par le parti (…). Ils ne bénéficieront plus de cette protection désormais », a-t-il ajouté.

Le nouveau secrétaire général du PND est Hossam Badrawi, considéré comme un membre de l’aile libérale du parti. M. Badrawi, connu pour avoir de bons rapports avec l’opposition égyptienne, a également été nommé président du comité politique du PND, un poste jusqu’ici occupé par Gamal Moubarak.

La démission de la direction du parti a été saluée comme une « étape positive » par les Etats-Unis, qui appellent depuis une semaine à une « transition en bon ordre » dans le pays.

L’ARMÉE DEMANDE À LA FOULE DE QUITTER LA PLACE TAHRIR

Un peu plus tôt dans la journée, un haut responsable de l’armée égyptienne avait tenté en vain de persuader des milliers de manifestants de quitter la place Tahrir, arguant que leur mouvement anti-Moubarak paralyse l’économie de la capitale.

« Vous avez tous le droit de vous exprimer mais s’il vous plaît, sauvez ce qui reste de l’Egypte. Regardez autour de vous », avait lancé à la foule Hassan al Roweni, muni d’un porte-voix et juché sur une tribune. Les manifestants ont répondu par des cris appelant à la démission du président égyptien. L’officier est descendu de la tribune en déclarant: « Je ne parlerai pas au milieu de tels slogans. » Un peu plus tôt dans la journée, les militaires avaient dégagé une partie de la place centrale du Caire pour tenter d’y rétablir la circulation automobile.

Certains manifestants ont accusé l’armée d’oeuvrer pour le compte du Parti national démocrate. « Elle veut faire comme si tout était redevenu normal sur Tahrir, pour que le monde croit que les manifestants ont été satisfaits et ont quitté la place », a déclaré l’un d’entre eux.

Le Monde



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