Majorité / Opposition : le dialogue a lieu dans la rue

Chaque camp, Pouvoir et Opposition, ne cesse d’appeler au dialogue, mais dans la réalité, tous les protagonistes restent campés sur leurs positions.

Il a suffi que la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) annonce l’organisation d’une marche-meeting pour jeudi prochain pour que la Coalition des Partis de la Majorité, anticipe, pour annoncer un meeting, la veille, mercredi.

Il est vrai que pour les Mauritaniens, il est difficile de situer, aujourd’hui, l’opposition par rapport au pouvoir, tant la versatilité des positions de celle-ci donnent le tournis à tout le monde.

Les départs et les arrivées dans le camp d’Aziz du chef de l’opposition, Ahmed Ould Daddah, premier soutien du coup d’Etat du 6 août 2008, ne se comptent plus. Le chef de l’APP et président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheir, est tantôt contre, tantôt pour.

Il est vrai que ces deux personnalités, opposants historiques, semblent bien s’accommoder de leurs maroquins : troisième et quatrième gros salaires de l’Etat, après ceux du Président de la République et du Premier ministre.

Adil, parti au pouvoir renversé, qui vient de rejoindre la Majorité, n’arrive même pas à tremper le doigt dans la sauce de celle-ci, lui qui a goûté à toutes les sauces des régimes depuis l’Indépendance à nos jours.

Tawassoul, bien avant, avait officieusement rejoint la Majorité, au lendemain des élections, mais sans parvenir à l’intégrer. Aujourd’hui, le parti d’obédience islamiste revendique le camp d’opposition sans y appartenir.

Unique exception, l’UFP, qui a gardé jusqu’ici une position relativement cohérente.

A l’UPR, où le portrait du Président de la République trône dans les bureaux et sur les façades des édifices du parti, personne ne sait qui en est le chef : Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine (président), Mohamed Yahya Ould Horma (vice-président), Oumar Ould Maatallah (SG), Limam Ould Benna (président de la commission de la jeunesse) ?

A L’Assemblée nationale, au cours de la dernière session, le malaise de certains députés de la Majorité était perceptible lorsqu’ils n’avaient pas épargnés le PM et des membres du gouvernement.

Du coup, le petit groupe des députés de l’opposition, particulièrement Bederdine, Kadiata Diallo, Nanna Mint Cheikhna, avait ravi la vedette, en s’assurant, au moins le vote des nouakchottois, pour le prochain scrutin.

C’est dire qu’aujourd’hui, le paysage politique mauritanien (PPM) n’a ni majorité, ni opposition, mais a un Chef. Et chacun sait que le Chef a toujours raison. Surtout s’il s’agit d’un Chef élu par le peuple, qui n’a pas besoin de majorité parlementaire, ni d’opposition démocratique, n’ayant d’intérêt que pour les fonctions régaliennes de l’Etat : armée, police, justice.

Hamdi C

Source  :  CanalRim le 11/01/2011

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