Opération coup de poing au marché de Teyarett : Cri de colère des vendeuses de poisson

Le marché de Teyarret, situé dans le 1er arrondissement subit depuis quelques jours une opération coup de poing de la mairie qui vise à assainir les lieux. Un travail des services publics qui n’a pas été bien accueilli par les vendeuses de poissons qui ont vu rouge depuis le premier jour.

 

Ces dernières viennent d’être délocalisées devant le centre de santé De Teyarett, à quelques mètres des lieux.

Fini l’anarchie et le désordre au marché de Teyarett, les autorités ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour assainir un milieu gangrené par le laisser aller des commerçants et des vendeurs. Premier à tomber sous la guillotine, les vendeuses de poissons. Sans coup férir, la mairie a réussi à débarrasser du marché les étals de poissons pouilleux et grincheux au grand dam des commerçantes qui crient au désastre.
D’habitude bruyant, le marché de Teyarett ressemble aujourd’hui à une coquille vide. Les vendeuses de poisson qui étaient les principales attractions de ce marché ont quitté les lieux depuis quelques jours. Elles sont logées à trois cent mètres du marché dans un espace emménagé pour la circonstance. Un délogement brusque qui n’a pas fait l’unanimité au sein des commerçants et qui continue tant bien que mal à se heurter à un mur d’incompréhension. Les autorités qui voulaient en ce geste faire d’une pierre deux coups ont manifestement réussi leur pari, comme en atteste, les propos d’un employé de la mairie sous couvert de l’anonymat « le marché de Teyarett est gangrené depuis des années par une anarchie notoire des vendeurs. Un désordre accentué par l’absence de cantines et de mesure de sécurité adéquats. Pour remédier à ces disfonctionnements, la mairie a prévu de construire des cantines à la place des étals des commerçantes.» Contrairement à MD, vendeuse de poison qui s’offusque contre cette décision de la mairie qui ne touche selon elle que les vendeuses de poissons. « Nous sommes dans la même loge que les bouchers et pourtant, ils n’ont pas été inquiétés par ce déguerpissement » clame une vendeuse. Tirant le diable par la queue depuis des jours, elle déclare qu’elle n’arrive plus à vendre régulièrement ses poissons « j’ai perdu tous mes clients à cause de ce déguerpissement. La place que la mairie nous a donnée ne nous arrange guère, elle est très étroite. ». Pour sortir la tête de l’eau, certaines vendeuses ont aménagé des tentes en attendant la réception des nouvelles cantines. Selon la mairie, seules les vendeuses dotées de numéro pourront en bénéficier. « Ce qui leur permettra de payer régulièrement la patente et de sauvegarder en même temps les lieux » déclare l’employé de la mairie. » Une affirmation battue d’un revers de la main par les vendeuses de poissons qui crient à l’arnaque « nous nous sommes toujours acquittées des quittances et autres patentes imposés par la mairie. Cette histoire est cousue de fil blanc. Nous savons tous que ces cantines seront offertes aux plus offrants » Les diatribes des vendeuses, mélangés aux dithyrambes de l’employé de la mairie viennent se heurter à l’odeur nauséabonde des poissons, et des nuées de mouches. Derrière ce dialogue de sourds, les travaux continuent bon an mal an, leur bonhomme de chemin. Les bouchers, seuls dans leur coin, commencent à s’inquiéter eux aussi de leur avenir A hue et à dia, ils scrutent les moindres gestes des agents de la mairie et des éléments de la garde nationale qui ont aujourd’hui comme mission de veiller au respect et à la bonne marche de l’opération.

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 06/01/2011

 

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