Levée de boucliers contre le cas d’esclavage à Arafat : Partis politiques et société civile s’en mêlent

biram_dah_o._abeidEst-ce la fin de l’état de grâce ? En tout cas les autorités ont de quoi se faire des soucis. Tout est parti apparemment d’une affaire d’esclavage au sujet de deux mineures à Arafat, mettant en cause une certaine Mounina Mint Bakar Vall.
C’est alors que les militants de l’IRA se mobilisent pour protester contre ce cas avéré d’esclavage dont les autorités ont été saisies.

Le rassemblement de protestation tourne au vinaigre entre policiers et manifestants et se solde par l’arrestation du leader de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeid et quelques uns de ses compagnons. La police de Arafat 1 fait état de nombreux blessés dans ses rangs dont le commissaire de police mais ne souffle mot sur les blessés adverses, alors qu’on a signalé des blessures au crâne de Biram. Selon Ould Imijin, un militant de l’IRA, le leader de l’organisation avait affirmé avant son arrestation, sa volonté de se rendre à la police, à la préfecture et à la wilaya, en compagnie de quelques membres de l’IRA, pour suivre ce cas d’esclavage. Pour l’heure, il semble que le dossier suit son cours normal au niveau de la justice pour démêler ce cas d’esclavage et sur les accrochages qui ont opposé la police à des militants anti-esclavagistes de l’organisation IRA. En attendant, Biram Ould Abeid séjourne toujours dans les locaux du commissariat de Arafat 1.

Des partis politiques ont dénoncé l’arrestation de militants des droits de l’homme et appelé à leur libération immédiate, demandant en même temps à ce que des sanctions soient prises et appliquées, contre les auteurs de pratiques esclavagistes conformément à la loi votée par le parlement mauritanien en 2007.
Le Rassemblement des Forces Démocratiques pour sa part, a rendu public un communiqué datant du 14 décembre et dans lequel il dit « n’avoir cessé d’œuvrer pour l’éradication du fléau de l’esclavage et de ses séquelles ». Ainsi, dit-il, « le Parti a toujours exhorté les différents régimes à mettre en œuvre les mesures légales, économiques sociales et politiques à même de lutter efficacement contre ce mal, en vue de favoriser l’avènement d’une société juste garantissant l’égalité entre ses citoyens. Suite à l’annonce de l’existence de cas éventuels d’esclavage signalés dans la Moughataa d’Arafat, le RFD s’étonne de voir les autorités procéder à l’arrestation des militants de droits de l’homme venus s’enquérir de cette situation, au lieu d’œuvrer dans le cadre d’une lutte conséquente visant à éradiquer ce fléau et ses séquelles. Par conséquent le Rassemblement des Forces Démocratique exige la remise en liberté immédiate des militants des droits de l’homme détenus.

Ould Daddah et Ould Maouloud accordent leurs violons
Le chef de file de l’Opposition et leader du RFD, Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud, président de l’UFP, se sont rencontrés, hier, au siège de ce parti. Motif : accorder leurs violons sur toutes les questions d’intérêt national et international, indique t-on. En fait la COD est au plus mal de sa forme en ce moment après la défection du président du Pndd-Adil, Yahya Ould Ahmed Waghef qui a décidé avec ses amis de changer son fusil d’épaule pour rejoindre la Coalition des Partis de la Majorité (CPM) dont le seul point commun entre les uns et les autres formations qui la composent, est le soutien qu’ils apportent au programme électoral du président de la république. Au-delà, ils ne partagent rien, sinon que des divergences politiques profondes sur toutes les questions politiques, économiques, culturelles et sociales. Dans la COD où la langue de bois est maîtresse, les divergences remontent au coup d’Etat contre le président élu, Sidi Ould Cheikh Abdellahi et rien n’indique vraiment que le RFD et l’UFP puissent s’accorder sur toutes les questions. Les rancoeurs sont tenaces et les faits têtus. Que dire de l’APP de Messaoud Ould BoulkheIr qui tire sur tout ce qui bouge et qui n’est pas de son goût au sein de ses alliés politiques ? Et Boïdiel Ould Houmeïd qui dirige le parti « Wiam » ? Voilà un membre de la COD qui se fait discret maintenant en attendant de convaincre Ould Abdel Aziz d’accepter de travailler avec Louleid Ould weddad leader du RDPM, ancien DIRCAB de Ould Taya et Mohamed Yehdy Ould Moctar Hacen du parti ALTERNATIVE et ancien secrétaire général du PRDS, tous deux ayant sabordé leurs partis pour faire une nouvelle formation politique avec Boïdiel qui a boudé le Pndd-Adil. Cette bande à trois se cherche un chemin pour rapprocher le pouvoir. En attendant l’épilogue des négociations secrètes, tous les trois se font moins visibles.

Moussa Diop

Le Quotidien de Nouakchott

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