Réaménagement au Gouvernement: C’est tout?

laghdaf_entretienUn décret présidentiel lu la soirée du 15 décembre au journal de 20 Heures a annoncé un réaménagement gouvernemental assez limité en termes de départs et de rentrées au Gouvernement. Ceux qui parlaient d’un vaste remaniement avec le départ  d’une douzaine des ministres-cancres d’un Gouvernement dirigé par

le peu charismatique Premier ministre Ould Leghdaf, ou, qui évoquaient une possible entrée au sérail d’autres segments restés en touches de la Majorité, ainsi qu’une ouverture sur les partenaires politiques «constructifs» (Ajd, Mpr,Tewassoul, Adil), doivent donc revoir leur copie, et y coller un zéro pointé.

Le réaménagement du 15 décembre, (le deuxième de l’année, après celui du 31 mars dernier) et rendu public de nuit, comme son précédant, est partiel et plus ou moins illisible.

Il n’annonce pas de quelconques tendances prononcées, notamment sur le plan de la sécurité et de la diplomatie, mis à part le départ d’un élément  central du staff économique : le ministre des Finances, le non pourvoi du ministére des Affaires africaines, ou la mise du secteur de l’Education nationale sous la coupe d’un nouveau super-ministre : un ministre d’Etat.

Trois ministres auront quitté le Gouvernement : Camara Seydi Moussa, (Equipement), Moulaye Ahmed (Finances) et Ba Coumba (Affaires africaines).  Trois nouveaux ministres y ont fait leur entrée: Yahya Ould Hademine (à l’Equipement) , Oumar Ould Maatala (à l’enseignement secondaire) et Amedy Camara, ancien secrétaire général du Ministère des Mines (aux Finances).

L’on ne sait, comme les concernés, eux même, pourquoi des ministres ont été remerciés, et comment des ministres  ont fait leur entrée au Gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Leghdaf IV.
Ce que l’on sait par contre, c’est que, deux, des ministres remerciés (Moulaye Ahmed et Ba Coumba) ont été «recyclés» en chargés de mission au cabinet du président de la République.

Et que parmi les nouveaux ministres, Ould Maatala à la particularité d’être vice-président de l’Union pour la République (parti au pouvoir) dont sont membres plus de 90% des membres du Gouvernement.

Yahya Ould Hademine, lui, était directeur général de l’ATTM, une filiale de la SNIM qui a exécuté les travaux de voiries et les avenues de Nouakchott, considérées -à juste titre- comme de grandes réalisations, même si, cette fameuse ATTM a echoué à dompter la passe de Kamour et traine les pieds depuis plus de 12 mois sur d’autres chantiers, notamment, la route Kiffa-Tintane.

Malgré des préjugés favorables, il y a donc un certain débat sur les performances de ce Ould Hademine-là.

Tout comme, il y en a -et les députés l’ont dit- sur celles de M. Ahmed Ould Bahiya, érigé en ministre d’Etat chargé de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique auquel ont été rattachés trois autres ministres délégués : Oumar Ould Maatalla, (Enseignement secondaire), Ahmed Ould Idey, (Enseignement fondamental) et Mohamed Ould Khouna, (Formation professionnelle).

Le regroupement des ministères en charge de l’Education augure, peut être, du lancement des Etats généraux du secteur de l’Education, un secteur victime avant tout, de la cascade des reformes impulsives ou incomplétes et de la propension de ces responsables à critiquer leurs prédécesseurs, plutôt que de concevoir et proposer des solutions.
Le réaménagement du 15 décembre a enfin, laissé un gout d’inachevé: le portefeuille des Affaires africaines qui était taillé, sur Mme Ba Coumba n’a pas été pourvu; Va-t-il, lui aussi, être supprimé, comme celui des Affaires Maghrébines ?
Si, tel est le cas  pourquoi donc l’avoir créé le 31 mars dernier?

IOM

Journal Tahalil

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