Trois djihadistes affiliés à Aqmi envoyés en prison

Trois hommes, accusés d’avoir pris part à des activités d’Aqmi, ont été condamnés en Mauritanie. Ils étaient jugés dans le cadre du procès du groupe « Ansarou Allah » affilié à la nébuleuse salafiste.

La Cour criminelle de Nouakchott a condamné, jeudi 14 octobre, trois membres d’un groupe mauritanien affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à des peines de trois à cinq ans de prison ferme. Ils ont également été condamnés à payer chacun une amende de 500 000 ouguiyas (1 240 euros).

Le procès concerne au total 19 djihadistes présumés, dont deux jugés par contumace. Les prévenus appartiennent pour l’essentiel au groupe mauritanien « Ansarou Allah au pays de Chinguetti », dirigé par Al-Khadim Ould Semman (ou Ould Essemmane) qui doit comparaître la semaine prochaine devant la Cour.

Son frère, Mohamed Ould Semman, jugé pour « appartenance à une organisation créée pour commettre des actes terroristes », a été condamné à cinq ans de prison ferme. Il avait plaidé non coupable, en dénonçant, tout comme ses avocats, des « tortures » subies durant l’enquête policière.

Deux autres hommes arrêtés en même temps que Mohamed Ould Semman pour les mêmes motifs ont comparu jeudi et ont été condamnés à trois ans de prison ferme.

« Combattre les mécréants »

Selon l’accusation, Mohamed Ould Semman avait visité en 2008 les camps d’Al-Qaïda au Maghreb islamique établi dans le nord du Mali. Il est également accusé d’avoir accueilli et soutenu, pendant leur fuite au Sénégal, deux des assassins de quatre touristes Français à Aleg (sud) fin 2007, Sidi Ould Sidna et Maarouf Ould Haiba, qui ont été condamnés en mai à la peine de mort pour ce meurtre.

En début d’année, le chef des « Ansarou Allah », Al-Khadim Ould Semman, avait profité de la forte médiatisation du « dialogue spirituel » mené en prison par des érudits pour brandir un tee-shirt sur lequel on pouvait lire « Al-Qaïda ». Il avait alors réaffirmé son appartenance à cette organisation, en lançant : « Je parle au nom de ceux qui portent les armes pour combattre les mécréants et leurs acolytes parmi les dirigeants dans les pays musulmans. »

Un autre prévenu, El Khalil Ould Ntahah, arrêté en 2007 et accusé d’ « appartenance à une organisation non autorisée », a vu son procès reculé en attendant la comparution de ses deux présumés complices, en fuite.

Trente-et-un présumés prévenus devaient initialement être jugés, mais 12 d’entre eux ont bénéficié à la mi-septembre d’une grâce présidentielle et ont été libérés. Présentés comme les plus modérés des islamistes emprisonnés, ces repentis se seraient tous engagés à « se conformer à l’islam sunnite tolérant ».
Le dossier des personnes graciées doit être examiné par la Cour criminelle qui prononcera l’extinction des poursuites, a indiqué une source judiciaire.

Source: Jeune Afrique

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