Le football mauritanien devient semi-professionnel

Le football mauritanien est-il en train de vivre une révolution ? C’est la question qui était dans tous les esprits après que le ministre mauritanien des Sports Cisse Mint Cheikh Ould Boyde ait annoncé un plan pour faire revivre le football pour se conformer aux règles de la FIFA, comme les autres pays de la région tels que la Tunisie et l’Algérie, lors de sa visite au siège de la fédération, en août dernier.Pour répondre à ces exigences, la fédération a envoyé jeudi 9 septembre une nouvelle liste des critères aux douze clubs qui joueront en division 1 du championnat national.

Ce plan de renouveau, qui fait suite à l’élimination de la Mauritanie dans les qualificatifs à la CAN 2012, s’articule autour de la création d’un championnat semi-professionnel dès le début de la saison prochaine, que la fédération a fixé au 29 octobre.

Pour pouvoir jouer en Division 1, les clubs devront chacun verser 5 millions d’ouguiyas sur le compte de la fédération d’ici le 15 octobre, compter une équipe junior, compter au minimum huit joueurs salariés assurés et ayant signé des contrats, et employer un staff technique salarié.

« La fédération est désireuse de mettre progressivement la pratique du football sur les rails du professionnalisme, ce qui est aussi une volonté de la FIFA », a déclaré Mohamed Salem Ould Boukhreiss, le président de la Fédération mauritanienne de football, à Magharebia. « Le nouveau cahier des charges a été conçu de manière à permettre aux clubs de mieux se réorganiser et il ne sera toléré aucun manquement. »

Outre les changements mentionnés plus haut, Ould Boukhreiss a annoncé la suppression de la Division 3.

Les responsables des clubs ont critiqué la manière dont la fédération souhaite leur imposer ce nouveau cahier des charges. Ils ont également accusé le ministère des Sports de se mêler de la gestion du football.

« C’est comme si on voulait nous forcer la main », a déclaré à Magharebia Diallo Amadou Lamine, le secrétaire général du FC Nouadhibou. « Demander aux clubs de remplir et signer le formulaire est une grande erreur avant une concertation préalable. Nous sommes pour la réorganisation du championnat, mais on doit d’abord discuter et surtout tenir compte de la situation des clubs qui ne sont pas tous dans la même position. »

Un sentiment repris par Mohamed Ould D’beik, responsable de l’ACS Ksar.

« Si l’on se met à appliquer directement ce nouveau cahier des charges, certains clubs populaires disparaîtront parce qu’ils n’ont pas de sponsors et c’est dangereux. C’est la raison pour laquelle j’estime que le soutien de l’Etat passe avant tout par la subvention des clubs », a-t-il expliqué à Magharebia.

Mohamed Ould Abeidi, responsable de l’ACS Gendrim, un club de Division 2, estime également qu’il s’agit là d’une intervention de l’Etat dans les affaires du football, ce qui est contraire aux principes de la FIFA.

« Nous n’avons nullement l’intention de nous substituer à la fédération qui est la seule habilitée à gérer les compétitions », a souligné le directeur des Sports au ministère, M’Bodj Amadou Ousmane. « Nous voulons simplement contribuer au renouveau du football dans notre pays. »

La fédération étudie actuellement un autre ensemble d’exigences pour les clubs de Division 2, ce qui entraînera très certainement plus de débats à un moment où la fédération est sous le feu de sévères critiques de tous côtés.

Mohamed Foily

Source  :  Magharebia le 15/09/2010

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