Un officier français menace un journaliste de « Liberté »

Au foyer de l’Eglise évangélique presbytérienne, le lieu où devait se tenir le congrès de l’UFC, le journaliste-reporter du quotidien « Liberté », AGBEDIVLO Komi, alias Didier Ledoux, a été l’objet d’intimidations et de menaces de la part d’un officier français au service des Forces armées togolaises (FAT).

Alors que le journaliste, identifiable par le gilet de reportage offert à toutes les rédactions par le bureau local du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) était en train de faire son travail, l’officier a bondi sur lui en lui demandant pourquoi il le photographiait.

« Tu sais qui je suis ? Je suis le conseiller du chef d’Etat major de l’armée de terre. Tu veux que j’appelle le RCGP (Régiment des Commandos de la Garde Présidentielle, ndlr)  pour foutre un peu d’ordre là-dedans ? Alors, je demande d’enlever les photos. Est-ce que c’est compliqué ? », vociférait l’officier. Suite aux interventions de certains confrères, notre reporter s’est exécuté en nettoyant les images du Français. Après s’être assuré que les photos ont été enlevées, il a laissé partir le journaliste qui lui a fait comprendre qu’il ne peut jamais faire en France l’acte regrettable qu’il vient de poser.

Que vient chercher un conseiller spécial du chef d’Etat major de l’armée de terre à une manifestation publique dont la sécurité est en principe assurée par la Police et la Gendarmerie ? Pourquoi donnait-il des ordres comme le montrent les images ? Autant de questions que tous les témoins de la furie de l’officier blanc se sont posées.

Mais on apprendra plus tard que celui qui s’est présenté comme conseiller spécial du chef d’Etat major de l’armée de terre serait allé demander aux gendarmes de « rentrer dedans » aux jeunes qui auraient altéré sa voiture quand il forçait le passage où il y avait un attroupement monstre. Etant en territoire conquis, il a le droit de faire ce que bon lui semble.

C’est curieux qu’un officier français formé en France, pays des droits de l’Homme, menace de faire venir des éléments de la garde présidentielle pour régler un malentendu qui l’opposait à un journaliste qui ne faisait que son travail.

Mais hier nuit, nous sommes tombés sur un étrange communiqué de presse de l’Ambassade de France au Togo. « Le véhicule d’un Officier français, membre de la mission de coopération militaire, qui se trouvait fortuitement aux abords d’un rassemblement, a fait aujourd’hui l’objet de jets de pierres. Après avoir signalé les faits au détachement de Gendarmerie qui se trouvait à proximité, l’Officier n’a pas souhaité qu’un photographe fasse une prise de vues », explique l’ambassade. Drôle n’est-ce pas ?

R. Kédjagni

Source Liberté Togo

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Le coopérant français présente ses excuses au journaliste de Liberté

Le mardi 10 août dernier, en marge d’une manifestation organisée à Lomé par l’Union des forces de changement (Ufc), principal parti de l’opposition togolaise, le journaliste Didier Ledoux du quotidien Liberté avait été pris à partie par un coopérant militaire français qui exigeait du journaliste qu’il efface de son appareil, les images de lui prises sur les lieux de la manifestation. Devant le refus de ce dernier de s’exécuter, l’officier français a usé de termes peu courtois pour le menacer. Une caméra qui se trouvait heureusement sur les lieux a filmé la scène qui a été postée sur Youtube et d’autres sites d’information.

Pour calmer l’affaire et mettre fin à la polémique qui est en train de prendre de l‘ampleur, une rencontre vient de se tenir  entre Didier Ledoux, accompagné pour la circonstance de Mlle Fabi Kwassi, représentant JDHO (Journalistes pour les Droits de l’Homme) et l’officier français mis en cause dans l’affaire à  l’ambassade de France à Lomé. Au cours de cette entrevue, l’officier a présenté toutes ses excuses au journaliste qui les a acceptées.

Il faut souligner que M. Bréjon Roland et le Lieutenant-colonel Marchand, qui ont assisté à la rencontre, ont regretté l’incident et présenté les excuses de l’Etat français, qui œuvre pour une liberté de presse dans le monde, au journal Liberté. Ceux-ci ont aussi souligné qu’ils ne sauraient, en aucune manière, demeurer indifférents face à cet incident.

Olivier Adja



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