Le RDF accepte la main tendue du « Président de la République »

(Kassataya, 31 juillet 10). Dans un communiqué daté du 29 juillet 10 et dont copie est parvenue à KASSATAYA, le Bureau Exécutif du Rassemblement des Forces Démocratiques a laissé entendre qu’elle acceptait le dialogue politique qui « a toujours été et demeure l’option privilégiée par le parti ». Cette acception est toutefois assortie de conditions de principe : le dialogue ne doit pas remettre en cause la ligne et l’indépendance du parti. Le souci de préserver « les intérêts du parti » transparaît d’autre part dans l’appréciation que fait le Bureau Exécutif du RFD de ses rapports avec la Coordination de l’Opposition Démocratique. Ce communiqué lève une partie du voile sur les intentions du RFD qui se recentre vers une position plus médiane entre la COD, qui regroupe d’un côté, une partie des forces qui s’étaient opposées au renversement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et réputées peu favorable au dialogue avec le pouvoir et de l’autre la majorité présidentielle conduite par l’UPR, parti de M. Ould Abdel Aziz. Fait notoire, le communiqué donne du « Président de la République » à Mohamed Ould Abdel Aziz, une première depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 par le Conseil Constitutionnel, une position qui s’apparente à  reconnaissance tacite de la légitimité de l’actuel locataire du palais ocre.

Le communiqué avance enfin des pistes traitant de deux sujets brûlants à savoir le problème du retour des réfugiés politiques et celui « des séquelles de l’esclavage ». Il s’agit essentiellement de mesures énoncées par le leader de l’opposition démocratique dans l’entretien qu’il avait accordé à kassataya en juin dernier. Lire le communiqué dans son intégralité, document exclusif kassataya.

kassataya

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SYNTHESE DES TRAVAUX DU BUREAU EXECUTIF

Du 20 au 29 Juillet 2010, s’est tenue à Nouakchott une session ordinaire du Bureau Exécutif (BE) du Rassemblement des Forces Démocratiques sous la présidence de M. Ahmed Ould Daddah, Président du parti.

 

Après constat du quorum, l’ordre du jour comprenant les points suivants fut approuvé :

 

  1. I. Questions relatives à la vie du parti

Le BE a analysé la situation générale du parti issue de la dernière campagne présidentielle avec ses insuffisances ainsi que les entraves politiques et administratives auxquelles il a été confronté.

Les participants ont insisté sur la nécessité de tenir désormais une réunion du BE tous les trois mois ainsi que sur le respect du calendrier prévu pour les réunions des autres instances.

Les membres du BE ont recommandé de procéder au renouvellement des commissions sectorielles et à la réduction de leur nombre afin qu’elles puissent s’acquitter des tâches qui leur sont dévolues, tout en accordant une importance particulière au secteur social en vue de créer un réseau d’action humanitaire sur l’ensemble du territoire national, en coordination avec les opérateurs travaillant dans ce domaine.

D’autre part, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de favoriser la circulation de l’information entre la direction du parti et ses instances, en vue  d’assurer une meilleure coordination et une plus grande efficacité, ce qui permettrait aux instances de mieux s’acquitter de leurs tâches.

Il a été ainsi procédé à une évaluation du parcours politique du parti, en insistant sur l’importance d’associer les structures de base à la gestion des campagnes électorales.

 

  1. II. Le dialogue politique

Le BE a rappelé que le dialogue a toujours été et demeure encore l’option privilégiée du parti, du fait qu’il constitue la meilleure voie pour l’enracinement de la démocratie et le renforcement de la stabilité dans le pays.  Il considère pour autant que ce dialogue ne devrait, en aucun cas, constituer un moyen visant à porter atteinte à la ligne politique du parti ou à son indépendance. C’est dans ce cadre que le Président du parti à accepté l’invitation que le Président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, lui a adressée en vue de se concerter.

Le BE recommande toutefois à la direction politique du parti de demeurer vigilante lors de tout éventuel dialogue, eu égard à la position du RFD en tant que pôle politique majeur et leader de l’opposition démocratique, d’une part et de son rôle historique dans le combat pour l’instauration de la liberté, de la justice et de la démocratie dans ce pays, d’autre part.

 

  1. III. Les rapports avec la COD

Les membres du BE jugent que nos rapports avec les partis de la COD doivent être consolidés, sans pour autant porter préjudice aux intérêts du parti. Il a été également retenu que le parti doit tirer les leçons des évènements intervenus après  l’accord de Dakar.

 

  1. IV. Questions diverses

Les participants constatent que certaines questions cruciales, écartées des débats politiques, méritent de notre part une attention particulière ; il s’agit de :

 

–         la situation des déportés et rapatriés et de l’incapacité de l’Etat à régler convenablement leur dossier ;

–         la régression dans le débat public de l’intérêt accordé à la lutte contre les séquelles de l’esclavage. Le Président a évoqué à ce sujet que l’incrimination de l’esclavage ne suffit pas à elle seule à l’éradiquer, en dépit du fait qu’elle offre la base légale permettant de lutter contre ce fléau. Il a ajouté que l’éradication de ce mal requiert un travail organisé et de longue haleine comprenant, entre autres mesures, la définition des pratiques esclavagistes et les peines y afférentes, ce qui permettrait à la justice de déterminer clairement les crimes et de punir leurs auteurs.

En fin, les participants ont décidé de confier à la direction du parti le soin d’étudier et de définir une stratégie pour les relations du parti avec les autres acteurs politiques, en particulier concernant le dialogue prévu par l’accord de Dakar.

 

Nouakchott, le 29 Juillet 2010

 

La Direction de la Communication du RFD



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