Ministère de la Santé : Nomination à des postes inexistants :

Il semble que la dernière cuvée de nominations au ministère de la Santé continue à faire des vagues et à susciter les mécontentements au sein de cet important département ministériel.

 

 

Au cours du dernier conseil des Ministres, ont été nommés entre autres : Centre d’Achat des Médicaments et Consommables Médicaux (CAMEC) : Directeur Adjoint : Mohamed Abdallahi Ould Habib, Pharmacien.
Conseiller Technique chargé des Infrastructures : Roughaya Mint Habott, précédemment Directrice des Infrastructures, du Matériel et de la Maintenance en remplacement du Dr Dah Ould El Hadj Sidi et Conseiller Chargé de la Communication : Cheikh Baye Ould M’khaitratt, précédemment Inspecteur. Mais par rapport aux textes, ces trois nominations posent problème.

Tout d’abord la CAMEC qui est l’abréviation de Centrale d’Achat Des Médicaments Essentiels et Consommables Médicaux est définie comme, une société d’économie mixte, au sens où cette expression est entendue par l’ordonnance 90.09 du 4 avril 1990 relative aux établissements publics et aux sociétés à capitaux publics. Elle n’est donc pas à proprement parlé un EPA (Etablissement Public à caractère Administratif).
La centrale d’achat des médicaments essentiels, matériels et consommables médicaux (CAMEC) a été créée par le décret gouvernemental N°2002-14 en date du 20 mars 2002.
Et l’article 36 de ce statut stipule que : « Le directeur général est nommé par le conseil d’administration sur proposition du ministre chargé de la santé. Il est mis fin à ses fonctions dans les mêmes conditions. Le Directeur Général est assisté par un Directeur Général Adjoint nommé dans les mêmes conditions. » Or jusqu’ici le directeur général de la CAMEC et son adjoint ont toujours été nommés suivant un décret pris en Conseil des Ministres. Plus grave il semble qu’il y a quelques semaines le poste de directeur général adjoint a tout simplement été supprimé ce qui fait que Mohamed Abdallahi Ould habib a été nommé à un poste qui n’existe plus.
Pour ce qui est des autres nominations, en l’occurrence les conseillers, le Décret du PM fixant les attributions du ministre de la Santé et l’organisation de l’administration centrale de son Département dispose :

« Article 7 : Les conseillers techniques sont placés sous l’autorité directe du ministre. Ils élaborent des études, notes d’avis et propositions sur les dossiers que leur confie le Ministre.
L’un des Conseillers Techniques prend en charge les affaires juridiques, les trois autres se spécialisent respectivement et, en principe, conformément aux indications ci-après :

– un conseiller technique chargé de la prévention;
– un conseiller technique chargé de la médecine hospitalière ;
– un conseiller technique chargé du secteur pharmaceutique et des laboratoires ;

L’un de ces conseillers techniques est désigné par arrêté du ministre pour assurer, cumulativement avec ses fonctions, la fonction de conseiller chargé de la communication. »

D’après ce texte le conseiller en communication doit être désigné par arrêté ministériel et non en conseil des ministres. De plus il semble que, conseiller Technique chargé des Infrastructures n’existe pas dans l’organigramme du ministère.

Alors comment se fait-il qui ni le ministre, ni le secrétaire général ni la primature ne se sont aperçus de ces erreurs pourtant grossières ? D’aucuns diront qu’il s’agit là de points de détails, mais le fonctionnement d’un Etat de Droit est intimement lié au respect des textes qu’édicte cet état. A la décharge du Ministère de la Santé, ce laisser aller semble se généraliser dans tous les départements ministériels. Les textes sont ignorés ou foulés sciemment aux pieds. Le BOM (Bureau Organisation et Méthode) chargé justement de veiller auprès du Premier Ministre au respect des normes en matière de fonctionnement et d’organisation est devenu une véritable coquille vide. Et depuis le départ de Mohamed Salem Ould Boubout la primature est devenue une véritable passoire une sorte de navire ivre sans personne pour tenir la barre, à la merci de la furie des flots.

MSS

Source  :  www.quotidien-nouakchott.com  le 15/07/2010

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