– La Haute Autorité de la communication du Mali (HAC) a suspendu les chaînes françaises LCI et TF1, leur reprochant « des affirmations non vérifiées et des contrevérités » relatives aux djihadistes dans ce pays sahélien, selon une décision consultée vendredi 14 novembre par l’Agence France-Presse (AFP).
« Les services des télévisions LCI et TF1 sont retirés des bouquets de tous les distributeurs de service de radiodiffusion sonore ou télévisuelle au Mali, jusqu’à nouvel ordre, à compter de la date de signature de la présente décision » de la HAC, datée de jeudi.
Le Mali, dirigé par un régime militaire à la suite de putschs en 2020 et 2021, a pris des mesures répressives contre la presse, suspendu l’accès ou la diffusion de plusieurs médias – notamment étrangers – et réduit au silence ou emprisonné des journalistes et autres voix critiques.
« Violation flagrante du code de déontologie du journaliste »
Selon la HAC, LCI a diffusé une « séquence de 12,24 minutes extraite de l’émission “Grand Dossier” le dimanche 9 novembre 2025 à 13 heures, structurée en deux volets : “Mali, les djihadistes aux portes de Bamako” et “Mali, le nouveau fief d’Al-Qaida” ». Cette séquence a été « reprise par TF1 sur sa page Web » le même jour, selon elle.
Or, selon le régulateur des médias au Mali, elle comporte « des affirmations non vérifiées et des contrevérités » relatives notamment aux allégations selon lesquelles « la junte a interdit la vente du carburant » et « les terroristes sont proches de faire tomber la capitale », Bamako.
Il estime que ces affirmations, qu’il incrimine, sont « en violation flagrante du code de déontologie du journaliste au Mali, qui lui impose de se tenir au respect de la vérité ».
La séquence mise en cause présente « un registre alarmiste qui prédit un “effondrement imminent de l’Etat malien”, toutes choses qui provoquent la panique ou la défiance envers les institutions et [nuisent] à la cohésion sociale », argue la HAC.
LCI et TF1 ne sont plus accessibles au Mali depuis jeudi soir, a constaté un journaliste de l’AFP.



