
Agence de Presse Africaine – Près de 15 000 écoles ont été contraintes de fermer en Afrique de l’Ouest et du Centre en raison de la violence et des conflits, touchant environ trois millions d’enfants, selon un rapport conjoint de l’UNICEF et du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
Le nombre d’écoles fermées pour des raisons de violence et de conflits en Afrique de l’Ouest et du Centre a presque doublé depuis 2019, passant de moins de 8 000 à plus de 14 800, alertent l’UNICEF et le NRC dans un rapport publié à l’occasion de la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques.
En 2025, environ trois millions d’enfants ont été affectés par ces fermetures, une situation aggravée par les coupes budgétaires dans l’aide mondiale qui menacent la sécurité des enfants et leur accès à l’éducation.
« Derrière chaque porte de classe fermée se cache un enfant qui porte des cicatrices invisibles. Le stress, la peur et l’incertitude que subissent les enfants lorsque les écoles sont attaquées ou fermées peuvent être tout aussi dommageables que la perte d’apprentissage elle-même. Nous devons investir de toute urgence dans le soutien psychosocial et des environnements d’apprentissage sûrs », a déclaré Hassane Hamadou, directeur régional du NRC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Au cours de l’année écoulée, la République démocratique du Congo et le Nigéria ont enregistré les plus fortes augmentations des fermetures d’écoles. Le Sahel central a également connu une légère augmentation depuis janvier 2024. Au Cameroun, malgré l’insécurité persistante, certaines écoles ont pu rouvrir dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les adolescentes sont particulièrement touchées : les fermetures prolongées aggravent les inégalités de genre, favorisent les mariages précoces et les grossesses adolescentes. Les filles sont souvent les premières à abandonner l’école et les dernières à y revenir après des attaques ou des perturbations.
Les impacts vont au-delà des années d’apprentissage perdues. Les enfants et enseignants exposés aux attaques peuvent souffrir de traumatismes durables, de complications de santé et de stigmatisation, rendant plus difficile la reprise de l’éducation.
« Les écoles sont plus que des lieux d’apprentissage ; elles sont une bouée de sauvetage, un refuge et un foyer en temps de crise. L’éducation protège les enfants, redonne espoir et leur donne une chance de reconstruire leur avenir », a déclaré Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et le Centre.
L’UNICEF et ses partenaires appellent toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à protéger les écoles et les élèves, et à honorer la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Un soutien urgent est nécessaire pour que l’éducation continue d’offrir sécurité, stabilité et opportunités à des millions d’enfants dans la région.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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