La dégradation des relations entre la Mauritanie et le Mali remonte en 2022 avec des civils mauritaniens tués à la frontière par l’armée malienne. Le ton qui monte actuellement entre les deux capitales est un signe que rien ne va plus dans un contexte d’instabilité au Sahel.
Cette nouvelle tension apparaît comme la résultante de l’opération militaire de 2022 non encore élucidée et qui avait fait des morts côté civil mauritanien. Cette blessure ne s’est jamais fermée et depuis Nouakchott a pris ses distances considérées par Bamako comme un manque de soutien à ses problèmes avec la CEDEAO et la France. Une posture hypocrite jugée par les autorités militaires de Bamako requinquée par l’Alliance des pays du Sahel regroupant outre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ce qui a envenimé les relations bilatérales ce sont les dernières expulsions massives de Maliens par Nouakchott. Ces mesures sont mal vécues par les Maliens. Trois ans après les tensions frontalières, la fermeture des commerces mauritaniens à Bamako et l’interdiction de pâturages des troupeaux mauritaniens au Mali continuent d’empoisonner les relations entre les deux pays. Cette riposte malienne est la conséquence d’une faillite diplomatique entre Nouakchott et Bamako.
Dans un contexte où les Djihadistes occupent une partie du Mali, Kayes et Sikasso, ce n’est pas le moment de rajouter à la crise malienne, une autre crise diplomatique. La crise humanitaire à la frontière dans les camps M’Berra suffit pour que Bamako et Nouakchott accordent leurs violons.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
