Mauritanie – Hivernage 2025 : Entre espoir et inquiétude

Le Calame La saison des pluies de 2025 a accusé un sérieux retard sur quasiment toute l’étendue du territoire national.

Les premières pluies ont été mal réparties. Si au Hodh, en Assaba et au Guidimakha, la saison s’est installée timidement en Juillet, ses pas sont assez lents ailleurs, surtout au Brakna et au Gorgol. Pourtant diverses informations faisaient croire que les pluies allaient être très abondantes et que les risques d’inondations étaient plus forts que celles de l’année dernière. Effets du changement climatique ?

Le retard observé à la mi-Août inquiète les paysans de ces contrées qui continuent à scruter, chaque jour et chaque nuit, un ciel encore stérile. Ils notent cependant que le ciel est toujours chargé de nuages et que les menaces d’orages sont palpables, prometteuses même. Mais ceux qui éclatent de temps en temps inondent seulement les populations de vents de poussière, suivis de quelques petites averses jugées insuffisantes pour semer ou faire survivre les pousses.

Dans le Sud du Brakna, il a fallu attendre la deuxième décade de Juillet pour voir des paysans relancer les semailles ; celles, précoces, effectuées en Juin passé avaient fini par sécher ou être dévastées par des animaux divaguant en quête de pâturage. Ils sont très rares, les cultivateurs qui ont réussi à préserver leurs pousses ; ils ont dû déployer d’énormes efforts pour les surveiller. Quoique le retour des pluies reste en deçà des attentes, ils ont repris le chemin des champs, espérant que les fortes pluies sur l’Est finissent par atteindre le Sud du pays.

Le communiqué de la Direction de la météorologie publié par plusieurs groupes WhatsApp prévoit l’accroissement des manifestations pluviométriques dans l’Est et au Guidimakha, Brakna et Trarza. Espérons qu’elles viendront combler le déficit observé jusqu’ici. Sans dommages collatéraux, Inchallah ! Côté terre, les crues du Fleuve traînent des pieds. C’est évidemment lié au retard des pluies, même si l’essentiel provient du château d’eau du Fouta Djalon en Guinée et au Mali. On scrute donc le moindre signe de la montée des eaux susceptibles d’inonder les plaines.

La situation hydrologique rassure et préoccupe à la fois. Au 15 Août, le niveau à la station de Bakel atteignait 8,25 m après 7,78 m la veille, alors que la côte d’alerte est de 10 m. À Matam, le niveau est resté stationnaire à 6 m 43, matin et soir, alors que la côte d’alerte est de 8 m. Si la situation en ces deux stations se poursuit, les côtes d’alerte pourraient être atteintes rapidement, ce qui ne manquera pas d’inquiéter les populations riveraines. On se rappelle en effet que la Vallée avait connu, l’an dernier, de fortes inondations qui avaient fortement perturbé la vie des villages riverains.

 

 

 

Source : Le Calame (Mauritanie) – Le 16 août 2025

 

 

 

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