Courrier international – Sur une image au fond gris, le carré blanc de la page d’accueil de Google se présente avec sa fameuse barre de recherche. Mais qui voudrait l’utiliser serait bien en peine, puisque le carré est en train de s’effriter, et s’envole vers le coin de l’image, évoquant un mouchoir qui se désagrège.
C’est par cette une explicite et par le titre “Internet interrompu” que Barron’s nous avertit d’un phénomène imminent : le déclin de la recherche traditionnelle sur Internet.
Il paraît loin le temps où l’on se tournait vers “docteur Google” dès les premiers symptômes, et où l’on s’en remettait à Internet pour n’importe quelle question, de la météo du jour aux conseils de cuisine. Chaque recherche faisait “apparaître une série de liens en bleu et débouch[ait] sur un voyage frénétique à travers le Web”, se remémore, presque nostalgique, l’hebdomadaire américain.
Résumés générés par IA
“Près d’une visite sur cinq sur les principaux sites Internet du monde commence par un moteur de recherche”, assure Barron’s, citant les données de la société d’analyse Semrush. Pour un site comme Wikipédia, la recherche génère 63 % des visites globales.
Mais en 2025, la donne a nettement changé, affirme Barron’s : “Le nombre de recherches sur Internet est en baisse [depuis 2024], car les internautes se sont mis à tester les recherches alimentées par l’intelligence artificielle”, que ce soit en utilisant ChatGPT ou Perplexity AI. De fait, “les visites résultant d’une recherche par l’IA représentent environ 10 % des pertes subies par les recherches traditionnelles”, selon Similarweb. Barron’s est formel :
“Le souffle vital d’Internet est en train de retomber.”
Le mois de mai 2025 pourrait bien rester dans les annales comme le point de bascule, poursuit l’article. Les références de recherche ont baissé pour la majorité des sites, que ce soit dans le secteur du tourisme, de l’information, des finances ou de la gastronomie.
La tendance est désormais claire : “Les recherches se tarissent et Google n’est plus le moyen évident d’attirer le public vers les sites web.” Le géant a toutefois tenté de répliquer, note Barron’s, notamment “en ajoutant des résumés générés par IA en tête de ses résultats de recherche” afin d’attirer les internautes. Mais in fine, cela “réduit la présence de ses liens en bleu traditionnels et fait encore baisser le trafic de recherche”.
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