
La famille du football pleure aujourd’hui la disparition de l’emblématique photographe sportif Ben Bechir, qui nous a quittés après un long combat contre la maladie.
Depuis quelque temps déjà, son absence dans les stades se faisait remarquer, une chose presque inimaginable tant il était indissociable du football mauritanien. Je l’ai connu adolescent, à la fin des années 70 et au début des années 80.
À cette époque, j’étais un jeune turbulent tout juste débarqué de mon Aioun natal, découvrant une ville de Nouakchott en pleine modernisation. Lui venait de Dakar, ce qui, pour nous autres gamins, lui conférait une certaine aura. Nous partagions alors des matinées au cinéma El Mouna, passionnés de films indiens. Il en avait vu bien plus que nous et, naturellement, il devint notre “professeur”. Toujours impeccablement vêtu, il incarnait l’élégance et la sagesse, nourri par la culture du dialogue propre aux Sénégalais. Il était un grand frère pour nous.
Nos chemins se sont recroisés au début des années 2000, lorsque j’ai fondé le FC Khairy, devenu plus tard le FC Tevragh Zeina. Nos liens se sont alors renforcés, et il était l’un des photographes les plus assidus des championnats. Fidèle en amitié, passionné par son métier, il était aussi un éducateur dans l’âme, transmettant son savoir et sa bienveillance à tous ceux qui l’entouraient. Son objectif n’était pas seulement de capturer des images, mais aussi de raconter l’histoire du football mauritanien, avec toute l’émotion et la profondeur qu’il savait si bien transmettre.
Aujourd’hui, il nous laisse un immense vide, mais son souvenir restera gravé dans nos cœurs et dans l’histoire du sport national. Qu’Allah l’accueille dans Son vaste paradis et lui accorde Sa miséricorde.
Moussa Khairy
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