Pourquoi a-t-on inventé les lettres minuscules, alors que les capitales suffiraient ?

Devinez qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer les minuscules.

Slate  – Quand on regarde notre alphabet, une particularité saute instantanément aux yeux. Chacune des vingt-six lettres qui le composent a une version minuscule et une version capitale (appelée majuscule quand elle est située au début d’une phrase ou pour les noms propres par exemple). Pour l’instant, on ne vous apprend rien.

Si l’on s’arrête un instant sur cette caractéristique, il y a malgré tout de quoi se poser une question : pourquoi ? Pourquoi se barder de deux types de lettres, quand une seule aurait a priori pu suffire ? Bon, d’accord, l’écriture aurait sûrement été légèrement moins esthétique, peut-être un chouïa plus rustique, mais tout de même. Pourquoi s’être autant compliqué la vie, alors qu’à elles seules, les lettres capitales auraient pu suffire ?

Si l’on devait réécrire le paragraphe précédent TOUT EN CAPITALES, rien, ou presque, ne vous empêcherait en effet de le lire et de le comprendre. Complexification inutile ? Esthétisation calligraphique un tantinet snob ? Que nenni. Pour comprendre, il faut retourner près de treize siècles en arrière.

C’est ce… sacré Charlemagne

 

Aux prémices de l’histoire de l’écriture, on ne se prenait pas vraiment la tête avec cette histoire de minuscules et de capitales. Les premiers alphabets, apparus vers 3.500 avant J.-C, reposaient sur des pictogrammes et des idéogrammes, avant d’évoluer vers des alphabets plus abstraits, comme celui des Phéniciens, ancêtres de notre alphabet latin.

Vient ensuite l’Antiquité. L’écriture se faisait essentiellement en capitales, notamment en gravant des inscriptions dans la pierre ou le bois avec un burin. Cela ne nécessitait pas, là encore, d’alphabet à deux niveaux graphiques. Et l’usage des capitales s’est imposé comme standard à cette époque.

Pourquoi ne pas s’être arrêté ici, quand il était encore temps ? Allez le demander à notre bon vieux Charlemagne! Eh oui, l’ancien roi des Francs et empereur carolingien a toujours eu le don de mettre un sacré coup de pied dans la fourmilière et marquer l’histoire. La façon dont il bouleversa l’usage de l’écriture le montre encore une fois. Un changement qui n’est pas amorcé par pur snobisme ou facétie, mais plutôt par nécessité… économique !

«MONEY, Money, money»

 

Sous le règne de Charlemagne, entre 768 et 814, les moines bénédictins, chargés de recopier les textes sacrés et administratifs, cherchaient une manière plus efficace d’écrire. Une manière moins coûteuse, aussi : les parchemins sur lesquels ils écrivaient étaient fabriqués à partir de vélin, la peau de veau mort-né plus fine que le parchemin ordinaire, et coûtaient une fortune.

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Ernest Ginot – Édité par Émile Vaizand

 

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

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