La visite privée que vient d’effectuer le président mauritanien à Rabat intervient quelque jour seulement après la visite officielle du président algérien à Nouakchott. C’est un déplacement d’une haute importance politique surtout dans le contexte du conflit du Sahara occidental qui s’enlise depuis des décennies.
Ould Ghazouani apparaît ainsi comme un chef d’Etat courtisé par Alger et Rabat depuis son élection en 2019. Et sa réélection confirme cette tendance et positionne le président mauritanien comme un puzzle important dans la guerre du Sahara. La première visite d’un chef d’Etat algérien depuis 37ans dans le cadre de la conférence africaine sur l’éducation à Nouakchott revêt une signification particulière.
Malgré les excellentes relations économiques avec la Mauritanie, Tebboune n’a pas réussi à infléchir la neutralité de Ould Ghazouani sur le Sahara occidental. Ce premier enseignement de la visite du chef de l’Etat algérien confirme la volonté de Ould Ghazouani de consolider les relations avec le royaume chérifien avec lequel il vient d’adhérer aux enjeux du désenclavement des pays sahéliens et le projet structurant du gazoduc africain-Atlantique symbolisé par le mémorandum d’entente avec le Maroc et le Nigéria de 2022.
Avec ses deux gisements pétro-gaziers GTA de Grand-Tortue avec le Sénégal et son propre gisement de Bir Allah, Ould Ghazouani est incontournable dans la région. Le chef de l’Etat mauritanien privilégie ainsi ses intérêts économiques. L’initiative marocaine s’inscrit dans cette démarche.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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