Courrier Expat – Fini, en Chine, “la fièvre de l’anglais”. La formule date d’une époque où l’“ouverture au monde” était la grande affaire du pays. Ce temps est révolu, constate The Economist. “Tout étranger en visite à Pékin remarquera que peu de gens parlent couramment l’anglais.” La plupart des chauffeurs de taxi ne parlent que le chinois, constate le magazine britannique, même le personnel du principal aéroport international de la ville a du mal à communiquer avec les étrangers et les agents des services d’immigration ont souvent recours à des systèmes de traduction informatisés.
En 2008, à l’occasion des Jeux olympiques de Pékin, les autorités avaient lancé une campagne pour inciter la population à se mettre à l’anglais. “Les policiers, les employés des transports en commun et le personnel hôtelier faisaient partie des cibles prioritaires”, rappelle The Economist. Quinze ans plus tard, les étudiants inscrits dans les universités chinoises d’élite paraissent de moins en moins motivés par l’apprentissage de la langue de Shakespeare, témoigne un enseignant.
En matière de maîtrise de l’anglais, la Chine se classe aujourd’hui au 96e rang sur 116 pays, selon une étude du spécialiste international des échanges culturels EF Education First. Il y a seulement quatre ans, sur 100 pays pris en considération, elle se classait 38e. L’enthousiasme pour l’apprentissage de l’anglais a diminué à mesure que les relations avec les États-Unis, mais aussi avec l’Australie, la Grande-Bretagne et le Canada, se tendaient.
Les étudiants chinois pénalisés
Également en cause, selon The Economist, les applications de langues, de plus en plus efficaces et de plus en plus répandues en Chine. Le magazine note que la maîtrise de l’anglais semble d’ailleurs également régresser au Japon et en Corée du Sud, “deux pays férus de technologie”. “Pourquoi perdre du temps à apprendre une nouvelle langue alors que votre téléphone la parle déjà couramment ?”
Rien d’étonnant, dans ces conditions, si les étudiants chinois inscrits dans les universités britanniques éprouvent de plus en plus de difficultés à suivre leurs cursus, comme le rapporte le South China Morning Post. Selon un rapport cosigné par le groupe de réflexion HEPI, à Oxford, et le cabinet de conseil Uoffer Global, la maîtrise de l’anglais, notamment à l’oral, est plus faible chez les étudiants chinois que chez leurs condisciples indiens ou malaisiens, par exemple.
Source : Courrier Expat (Paris)
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