Des Africains Américains ont, en plus grand nombre, voté pour Trump cette fois. Biden les a donc davantage séduits en 2016 que KH en 2024. Paradoxe apparent ! Des « Africains » tout court, si l’on ose écrire, auraient également choisi Trump mais dans quelles proportions ?
Qu’est-ce qui peut inciter un immigré africain à donner sa voix à un chasseur obsessionnel de migrants pour qui, de surcroît, l’Afrique est « un pays de m… » ? Le souci de se démarquer de son passé, l’emprise de l’Amrican dream, l’intoxication au tout est possible pourvu que…?
Des analystes de l’histoire de l’immigration aux USA ont distingué ce qu’ils ont nommé la mentalité du migrant de ce qu’ils ont baptisé la mentalité du ghetto. La première serait plus encline à l’acceptation de l’ordre établi avec l’espoir d’y faire sa place tandis que la seconde serait plus portée à le dynamiter.
Une autre hypothèse est envisageable. Les « Africains » des USA, du moins les migrants, auraient-ils emporté dans leurs bagages cette discrète schizophrénie situant généralement «les» Africains plutôt à gauche de l’échiquier politique sur les questions politiques et sociales mais résolument à droite sur les thématiques dites sociétales : religion, genre, orientation sexuelle, mœurs plus généralement. Ne dit-on pas qu’en Afrique, « les Etats sont laïques alors que les sociétés sont religieuses » ? Les Etats sont-ils d’ailleurs réellement laïques?
Barack Obama a expérimenté, à ses dépens, cette « bipolarité » lors d’une visite au Sénégal quand il a demandé au président Macky Sall la légalisation de l’homosexualité. Harris l’aurait-elle subie, elle, dans les urnes ?
Tijane BAL pour Kassataya.com
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