Education : Non à la frustration de nos enfants par des choix injustes

La Mauritanie a décidé de mettre en place une loi d’orientation sur l’école. Prétendant instaurer une école républicaine le pouvoir en place a adopté en juillet 2022 cette fameuse loi d’orientation aux conséquences fâcheuses pour une bonne frange de la population déjà désarçonnée par des décennies de réformes mal préparées. Baisse de niveaux scolaires, résultats médiocres aux examens, non compétitivité sur les marchés de l’emploi, clochardisation des enseignants, sont entre autres les résultats d’une mauvaise gouvernance de l’éducation en Mauritanie.

S’y ajoute les relents discriminatoires des décideurs qui imposent une langue (l’arabe) dans l’enseignement sans tenir compte des centaines de milliers de personnes formées par le passé en français, les condamnant à ne plus pouvoir travailler ni dans l’appareil judiciaire, dans les médias, encore moins dans une administration minée par un chauvinisme et un népotisme criants.

Ces dernières années les recrutements dans l’armée et dans plusieurs secteurs d’activités sont organisées pour ne donner la chance qu’à une seule composante ethnique de réussir.

Même si dans la loi d’orientation, il est prévu une introduction dans l’enseignement des langues nationales parlées essentiellement par les populations non arabes du pays, on constate que l’intention est loin de créer un climat de justice.

En effet, la suppression du français comme lange d’enseignement cache une volonté d’exclure des cadres du pays qui ont fait leur cursus en français et sont exclusivement francophones et dont la majorité est composée de peuls, soninké et wolofs.

Plusieurs manifestations ont été organisées mais souvent réprimées par les forces de l’ordre avec violence. Le mouvement de Femmes Leaders a à plusieurs reprises attiré l’attention des autorités sur un risque dd déchirement. Mais nous constatons que le gouvernement ne recule pas devant sa volonté de semer la peur dans les rangs de ceux qui osent exprimer leur opposition à des choix injustes.

Des parents ont notamment été violemment réprimés quand ils ont manifesté contre la suppression de la première année du primaire dans le privé. Ils ont dénoncé l’incapacité du public a fournir une éducation de qualité et ont exprimé leur droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

Nous basant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1948, nous au sein du Mouvement des Femmes leaders estimons que les interventions de la police pour réprimer les manifestantes parmi lesquels il y a des centaines de femmes est une violation de la dignité humaine et de la liberté d’expression.

Aujourd’hui, des centaines de familles sont contraintes à un exil éducatif pour aller sous d’autres cieux chercher un enseignement de qualité pour leurs progénitures. Elles subissent les affres de la migration et la cherté de la vie mais ces familles n’ont pas d’autre choix que fuir un pouvoir qui n’hésite pas à les écraser…

La Mauritanie a créé des frustrés de l’école alors même que les élites politiques, militaires te économiques du pays ont fait le choix impuni de mettre leurs enfants dans des écoles étrangères installées en Mauritanie. Combien de ministres, de généraux, d’hommes d’affaires ont leurs enfants dans le public ? Zéro ! Tous dans les écoles françaises, Turques et autres établissements étrangers autorisés à proposer des programmes étrangers. Qu’Y font les enfants de nos élites ? Se former pour assurer la continuité de la dictature de leurs parents sur le peuple trompé à coups d’idéologie.

C’est contre tout cela que je m’élève. C’est pour dénoncer toute cette injustice que je dit non à la frustration de nos enfants.

 

 

 

Assa Diagana présidente femmes leaders pour l’égalité et la justice (MFLEJ, Mauritanie)

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 18 octobre 2024)

 

 

 

 

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