Incontestablement depuis l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani de bonnes lois ont été édictées pour lutter contre la corruption, l’esclavage pour ne prendre que ces deux exemples. Après cinq ans de gouvernance peu de chose ont changé pour les victimes des esclavagistes et presque rien pour la gestion des deniers publics.
Secret de polichinelle. Le slogan, l’administration au service des citoyens est utilisée à toutes les sauces des discours du président Ould Ghazouani et de son gouvernement depuis 2019. Ce voeu pieux cache toutes les carences du service public qui remontent aux premières heures de l’indépendance. Ce sentiment des observateurs de mal gouvernance, relance le débat sur l’éducation à la citoyenneté longtemps reléguée au second plan par tous les locataires du palais de Nouakchott de Ould Saleck à Ould Ghazouani.
Cette alternance des militaires n’a pas suffi pour changer les mentalités et les comportements irresponsables au sein même de l’élite dirigeante préoccupée à sa propre reconduction. Par exemple les bonnes lois contre l’esclavage ne sont pas appliquées entièrement contre les esclavagistes même en flagrant délit lésant ainsi les victimes face à une justice à deux vitesses à cause de l’interférence des lobbies issus des tribus. C’est le pouvoir judiciaire qui est pointé du doigt. De même la lutte contre la corruption n’a pas donné les résultats escomptés depuis 2019 à cause d’une gouvernance laxiste au sommet de l’Etat.
Ces deux exemples impactent sur la vie quotidienne du citoyen qui ne se sent plus protégé. In fine, les bonnes lois qui ne sont même pas respectées par les législateurs eux-mêmes ne font pas de bons citoyens.
En revanche les bons citoyens peuvent faire de bonnes lois parce la chose publique appartient au peuple mauritanien. Cela veut dire qu’aucune gouvernance ne peut réussir sans la participation de tous les citoyens. C’est la condition sine qua non du développement du progrès social.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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