Moussa Baghayogho (Mauritanie) : « On ne craint personne ! »

Moussa Baghayogho, le sélectionneur mauritanien de beach soccer, voit les choses en grand pour son pays.

FIFAMoussa Baghayogho le sélectionneur de l’équipe mauritanienne de beach soccer s’est entretenu avec la FIFA. L’ancien capitaine des Mourabitounes revient sur la victoire contre le Nigeria, synonyme de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer de la CAF 2024.

 

Il est souvent dit que le hasard fait bien les choses. À la fin de sa carrière de footballeur, Moussa Baghayogho a suivi une succession de stages et de formations avant d’obtenir son diplôme d’entraîneur et de recevoir une proposition plutôt surprenante : celle de sélectionneur de l’équipe mauritanienne… de beach soccer : « J’ai consacré toute ma carrière au football sur gazon, où j’ai connu mon apogée en tant que capitaine de l’équipe nationale lors de la première participation de la Mauritanie au Championnat d’Afrique des Nations en 2016 au Rwanda. Je visualisais ce qu’était le beach soccer mais je n’étais pas un adepte de cette discipline. Cependant, j’ai rapidement accepté l’offre qui m’a été faite, car lorsque la nation vous appelle, il est de votre devoir de répondre présent », confie l’ancien milieu de terrain.

À cet instant précis, le quadragénaire s’est entouré d’experts, dont « Chita » le Sénégalais, l’un des plus grands joueurs africains de cette discipline. Le Mauritanien n’a pas arrêté de se documenter jusqu’à ce qu’il fasse du beach soccer sa spécialité. « La vie nous réserve de merveilleuses surprises : je n’aurais jamais imaginé me retrouver à cette place dans mon parcours. C’est pourquoi je suis infiniment reconnaissant envers la Fédération de m’avoir fait confiance. Cela démontre qu’il ne faut pas se limiter dans la vie, mais plutôt saisir les occasions qui se présentent et en tirer le meilleur parti. »

Lors des matches de qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de Beach Soccer de la CAF 2024, Baghayogho a également su tirer le meilleur parti de ses hommes. Face à l’ogre nigérian, les Mourabitounes version sable ont vécu un véritable test. « Beaucoup de gens ne donnaient pas cher de notre peau », sourit le jeune tacticien. Après un mauvais départ à domicile à l’aller, à Nouakchott (défaite 5-4), les Mauritaniens ont renversé la vapeur au Nigeria en battant les Super Sand Eagles 6-4, se qualifiant ainsi pour la première fois à la CAN de Beach Soccer, qui aura lieu en octobre prochain.

Le sélectionneur mauritanien a accompli une première étape, mais il n’a pas l’intention de s’arrêter là : « Cette CAN est cruciale pour nous, car elle nous mène vers la Coupe du Monde, notre objectif ultime, et nous ne nous mettons aucune limite », avoue-t-il.

Dans cette interview exclusive accordée à la FIFA, Moussa Baghayogho évoque la campagne qualificative des Mauritaniens pour la Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer, sa relation avec Chita et aussi ses rêves de Mondial.


FIFA : La Mauritanie vient de réussir un véritable exploit. Elle a battu le Nigeria pour se qualifier pour la CAN de Beach Soccer. Pouvez-vous nous raconter les secrets de ce succès ? 

La clé de notre succès, c’est qu’il n’y a pas de secret. Nous avons persévéré sans relâche et avons cru en nos capacités jusqu’au bout. Depuis un an, nous ne cessons de progresser. En mai 2023, nous avons participé à l’Arab Beach Soccer Cup, où nous avons atteint les quarts de finale. Puis nous avons organisé un tournoi en juillet dernier à domicile, auquel nous avons convié le Maroc, l’Arabie saoudite et le Sénégal, septuple champion d’Afrique et référence absolue de la discipline sur notre continent.

Nous avons battu le Sénégal 4-2, avant d’enregistrer une défaite 5-2 dans un match de revanche. Cette compétition nous a bien préparés pour les qualifications de la CAN. C’est pourquoi j’étais confiant lorsque nous avons tiré le Nigeria, double champion d’Afrique de beach soccer en 2007 et 2009, qui possède l’un des plus beaux palmarès de notre discipline sur le continent. À vrai dire, on ne craint personne.

 

FIFA : Qu’avez-vous ressenti lorsque l’arbitre a sifflé la fin du match retour ?   

Une immense fierté ! Car on avait réussi notre défi. Avant même d’affronter le Nigeria, j’avais déjà conditionné mes joueurs à la victoire et j’avais informé nos dirigeants de notre potentiel à réaliser quelque chose de remarquable. Je tiens à les remercier, car ils ont toujours eu confiance en moi tout au long de cette campagne de qualification. Je me souviens que certains d’entre eux ont même manqué le match aller, car ils étaient déjà au Nigeria pour préparer notre arrivée pour le match retour, ce qui démontre clairement leur confiance en notre équipe.

FIFA : Comment le beach soccer est-il perçu en Mauritanie ? 

Au début, peu de gens parlaient de nous. Nous n’avions pas la primeur des gros titres des journaux nationaux. Maintenant que notre équipe s’est qualifiée pour la Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer, il y a plus d’intérêt pour nous. Les gens veulent en apprendre davantage sur nous et attendent avec impatience un bon résultat à la CAN.

 

FIFA : Quelles sont vos ambitions pour cette Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer ? 

Nous sommes conscients de notre potentiel. Nous arriverons en Égypte avec une pancarte sur le dos indiquant « voici ceux qui ont battu le Nigeria ». Néanmoins, nous ne voulons pas nous contenter de cet unique succès, nous voulons en accomplir davantage et élever le beach soccer mauritanien à un niveau supérieur.

FIFA : Comment définiriez-vous votre groupe ?

Ils sont magnifiques. Ces jeunes sont remarquables. Ils sont très réceptifs et à l’écoute de chaque conseil. La majorité d’entre eux n’ont pas de formation en beach soccer, ils ont commencé à jouer dans leur quartier ou ils viennent du foot à 11. Grâce à leur persévérance, ils ont rapidement progressé et sont maintenant des joueurs de beach soccer accomplis et expérimentés. Ce que je préfère chez eux, c’est leur détermination et leur esprit de gagnants. Peu importe l’équipe adverse, ils ne seront pas intimidés.

FIFA : Ce tournoi ouvre la voie à une qualification à la prochaine Coupe du Monde de Beach Soccer qui aura lieu aux Seychelles. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

En tant qu’Africain, je suis ravi que la Coupe du Monde se tienne chez nous. Il va sans dire que nous aspirons à y prendre part, car nous sommes des compétiteurs et on aime concourir face aux meilleurs talents mondiaux. Nous souhaitons démontrer notre valeur sur la scène internationale.

 

FIFA : Quelles personnalités du beach soccer suscitent votre admiration ?

L’ancien joueur sénégalais de renom, Ibrahima Ndiaye, également connu sous le nom de « Chita ». Il est pour moi un grand frère. Lorsque j’ai débuté dans le beach, c’est lui qui m’a montré le chemin. C’est vers lui que je me tourne lorsque j’ai besoin de conseils avisés sur notre discipline. Il possède une vision exceptionnelle de notre sport et sa passion est véritablement inspirante.

FIFA : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la pratique du beach soccer ?

Au beach soccer, il est impossible de tricher, d’abord en raison de la taille réduite du terrain qui ne permet pas de se dissimuler. De plus, le sable exige des joueurs une grande technicité, ce qui signifie qu’un manque de créativité ne vous mènera pas loin. Enfin, le spectacle offert est si dynamique et attrayant qu’en fermant les yeux trop longtemps, vous risquez de manquer une grande partie de l’action.

Source : FIFA

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page