L’inquiétude d’une escalade militaire enfle au Moyen-Orient où les Etats-Unis musclent leur dispositif

La crainte d'un embrasement régional monte samedi au Moyen-Orient, où les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire, après l'assassinat attribué à Israël du chef du Hamas et la mort dans une frappe israélienne d'un haut-responsable du Hezbollah, que Téhéran et le mouvement libanais ont juré de venger.

Courrier international – Au vu de « la possibilité d’une escalade régionale par l’Iran et ses partenaires », Washington a annoncé vendredi « une modification du dispositif militaire américain » pour  » améliorer la protection des forces armées des Etats-Unis, doper le soutien à la défense d’Israël et faire en sorte que les Etats-Unis soient préparés à diverses éventualités ».

Plus tôt dans la journée, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, avait été inhumé dans un cimetière près de Doha, après un hommage rendu par des milliers de fidèles dans la capitale qatarie, où il vivait en exil.

Jurant de se venger, l’Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu au lendemain d’une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Ces deux attaques alimentent les craintes d’une extension de la guerre entre Israël d’une part, l’Iran et les groupes qu’il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen de l’autre.

Frappes « en profondeur »

 

Samedi, la représentation de l’Iran auprès des Nations Unies, a dit s’attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en « profondeur » du territoire israélien, et « ne se limite pas aux cibles militaires »

Jusqu’ici, « le Hezbollah et le régime (israélien) avaient observé certaines lignes que l’attaque (de mardi soir) a franchies », ajoute la représentation, citée par l’agence officielle Irna.

HEZBOLLAH MILITARY MEDIA OFFICE/AFP

Une photo non datée publiée par le bureau de presse du Hezbollah libanais le 31 juillet 2024 montre le commandant du Hezbollah Fouad Chokr (G) et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans un lieu non précisé

Le mouvement chiite, allié du Hamas, échange presque quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué par un « projectile aérien », selon les médias iraniens, dans une résidence d’anciens combattants à Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du président iranien.

Selon l’armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth, qui a tué Fouad Chokr dans un bastion du Hezbollah, son garde du coprs et cinq civils.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d’un « châtiment sévère », le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avertissant lui d’une « riposte inéluctable ».

Tel Aviv et Haïfa « font partie des cibles », a écrit samedi le quotidien ultraconservateur iranien Kayhan, qui prédit « de douloureuses pertes humaines ».

AFP

Iran : le chef du Hamas tué dans le nord de Téhéran

 

Mais selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Israël est à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif ».

Pour renforcer leur dispositif dans la région, les Etats-Unis vont déployer davantage de navires de guerre, « porteurs de missiles balistiques de défense » et « un escadron supplémentaire d’avions de combat », selon le Pentagone.

Le Liban en alerte

 

La Suède a elle annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays.

Signe de l’inquiétude qui monte, les rumeurs se multiplient au Liban, où l’aviation civile a démenti avoir annulé toutes les dessertes de Beyrouth. Mais Air France et Transavia ont prolongé jusqu’à au moins mardi inclus la suspension de leurs liaisons avec la capitale libanaise.

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Beyrouth (Liban) (AFP)

Source : Courrier international

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